L'universitaire suisse Tariq Ramadan a mis en garde mercredi contre l'effet d'une loi contre le voile intégral en France
Il s'est dit "gêné" par l'existence d'une commission parlementaire sur le sujet, lors de son intervention dans le cadre de cette sur le sujet.
"Il ne faut pas de loi, mais une vraie pédagogie, un vrai travail de fond. "La loi n'a jamais été le seul vecteur de changement des mentalités, elle sera perçue comme stigmatisante", selon lui.
D'origine égyptienne devenu célèbre en France lorsqu'il a prôné un simple "moratoire" sur la lapidation des femmes lors d'un débat en 2007 avec Nicolas Sarkozy, Tariq Ramadan a rappelé que le port de la burqa et du niqab n'étaient pas une prescription de l'islam.
Il a jugé nécessaire que "les Français de confession musulmane soient partie prenante de la solution en disant 'non à la burqa (...) oui à la liberté de la femme". "Cette réflexion autour de la burqa me gêne. C'est ailleurs que les questions se posent", a encore estimé Tariq Ramadan, rappelant les difficultés que rencontrent les jeunes musulmans pour trouver du travail ou un appartement.
Pour le député comnuniste André Gérin, qui préside la commission parlementaire qui rendra un rapport en janvier, le débat sur le fondamentalisme est nécessaire.
"Oui il y a la question de paupérisation de la société, oui il y a des questions sociales mais il faut aussi parler de cette idéologie des intégristes qui pourrissent la vie des quartiers et qui d'une certaine manière instrumentalisent l'islam", a-t-il dit à la presse. "Nous, on tend la main à la majorité des musulmans de France pour faire que l'islam trouve sa place dans la société".
Selon une estimation des services de renseignement évoquée par le quotidien Le Monde, seules 367 femmes porteraient la burqa dans le pays, dont nombre de Françaises converties à l'islam, dans une "démarche provocatrice".
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