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Seine-Saint-Denis : le cœur d'un éboueur déclaré mort redémarre "au moment de la levée du corps", assure son employeur

Ce phénomène est nommé "phénomène de Lazare", en référence à Lazare de Béthanie, ressuscité par le Christ selon la Bible. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Capture d'écran de la ville de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) réalisée à Paris, le 7 avril 2022. (GOOGLE MAPS)

Un éboueur, victime d'un malaise cardiaque en mars lors de sa tournée à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), est revenu à la vie après avoir été officiellement déclaré mort. L'homme de 66 ans, qui avait pris son service très tôt dans la matinée du 29 mars, "n'a pas eu le temps de commencer qu'il a fait un malaise", a expliqué à l'AFP une porte-parole de la Sepur, son employeur, jeudi 7 avril confirmant une information du Parisien (pour abonnés). "Les collègues de l'agence de Neuilly-sur-Marne ont pratiqué un massage cardiaque avant que les secours n'arrivent", a précisé la Sepur, spécialisée dans la collecte et le tri des déchets.

Les équipes du Samu de la Seine-Saint-Denis ont ensuite pris en charge l'éboueur et prodigué "une réanimation cardio-pulmonaire prolongée de plus de 50 minutes compte tenu de l'âge et de la présence de facteurs de bon pronostic", a déclaré à l'AFP le professeur Frédéric Adnet, chef du Samu du département. "C'est au moment de la levée du corps que l'équipe des secours s'est rendu compte qu'il était encore en vie", selon la Sepur.

Un phénomène exceptionnel

Une demi-heure après avoir été déclaré mort, "les forces de l'ordre indiquaient qu'il existait des signes de vie du patient", a confirmé le professeur. "On a redépêché une équipe et on a constaté qu'il y avait un cœur qui battait efficacement et donc on l'a transporté en réanimation à l'hôpital de Montfermeil."

"[C'est]une chose assez exceptionnelle, je n'avais pas encore eu de cas dans ma carrière."

professeur Frédéric Adnet, chef du Samu de Seine-Saint-Denis

à l'AFP

Ce phénomène est nommé "phénomène de Lazare", en référence à Lazare de Béthanie, ressuscité par le Christ selon la Bible. "Les hypothèses explicatives ne sont pas encore convaincantes mais, néanmoins, on pense que quand on fait une réanimation intensive et que le cœur ne repart pas et qu'on débranche le patient on modifie brutalement le régime de pressions intrathoraciques", a souligné le professeur.

"L'interruption de la réanimation peut donc permettre au cœur de retrouver une activité efficace", a-t-il ajouté. Mais "en regardant la littérature, on constate qu'il n'y a aucun cas où les patients s'en sont sortis vivants". Une cellule psychologique a été mise en place pour les collègues de l'éboueur soumis à "cet ascenseur émotionnel", a déclaré la Sepur, pour qui il travaillait depuis une dizaine d'années. L'éboueur est, à ce jour, dans un "état désespéré".

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