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Huit syndicats et associations de magistrats vont collaborer en 2010 pour dénoncer la paupérisation de la justice

Ils vont mener des actions et "contre-rentrées" judiciaires visant à dénoncer la politique de la justice. Jamais la profession n'avait jamais affiché un tel front commun auparavant."Le malaise est plus intense que jamais dans les juridictions au point que l'explosion apparaît aujourd'hui plus que probable", ont-ils dénoncé lundi dans un communiqué.
Article rédigé par France2.fr
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Christophe Régnard, président de l'Union Syndicale des magistrats

Ils vont mener des actions et "contre-rentrées" judiciaires visant à dénoncer la politique de la justice. Jamais la profession n'avait jamais affiché un tel front commun auparavant.

"Le malaise est plus intense que jamais dans les juridictions au point que l'explosion apparaît aujourd'hui plus que probable", ont-ils dénoncé lundi dans un communiqué.

Parmi eux figurent l'association nationale des juges d'instance (ANJI), l'association nationale des juges de l'application des peines (ANJAP), l'association française des magistrats de la jeunesse (ANMJ), l'association française des magistrats instructeurs (AFMI), l'association des jeunes magistrats (AJM), le Syndicat FO-Magistrats, le Syndicat de la Magistrature (SM) et l'Union Syndicale des magistrats (USM).

Tous partagent la même inquiétude portant notamment sur "la paupérisation" croissante de la justice, "par manque de personnels et de moyens" et la menace que fait, selon eux, porter sur l'indépendance de l'autorité judiciaire, la disparition annoncée du juge d'instruction.

Ces organisations ont clairement situé leurs griefs sur le terrain politique, critiquant les différentes réformes en cours, ou à venir, de l'institution judiciaire: refonte de la carte judiciaire, suppression du juge d'instruction, dans le cadre de la réforme de la procédure pénale, projet de révision de l'ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs.

Ils dénoncent la situation des juges de l'application des peines "stigmatisés", des juges des enfants "objets d'une suspicion permanente", des juges d'instance "confrontés à une réforme non préparée de la carte judiciaire", des "magistrats du parquet, de plus en plus encadrés et contrôlés", des "juges civils, comme des juges pénaux, soumis à la pression des statistiques".

Mercredi, ils ont présenté, lors d'une conférence de presse, le programme de leurs rendez-vous de mobilisation réguliers tout au long de 2010. Ainsi, des "contre-rentrées" judiciaires devraient être organisées partout en France en début d'année pour concurrencer les cérémonies officielles, notamment celle du 14 janvier à la Cour de cassation. Sont aussi prévues des actions mensuelles, ainsi qu'une grande "journée nationale pour la justice" le 9 mars, à quelques jours du premier tour des élections régionales.

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