Migrants : Xavier Bertrand menace de "laisser partir les migrants" en Angleterre

"Les dernières mesures qu'il a annoncées sont décalées et dérisoires." Xavier Bertrand, député des Républicains de l'Aisne, critique vivement le Premier ministre David Cameron sur le dossier des migrants à Calais, dans une interview publiée dans le Journal du dimanche, dimanche 2 août.

"S'il continue à ne rien proposer d'autre, laissons partir les migrants et que Monsieur Cameron gère sa politique à sa façon, mais sur son île", déclare le candidat des Républicains à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

"Ce n'est pas une question d'argent"

L'ancien ministre du Travail accuse David Cameron de ne pas avoir "pris la mesure de l'ampleur et de la gravité du problème". "Ce n'est pas une question d'argent. Ce ne sont pas quelques millions de plus qui vont régler le problème", ajoute-t-il.

"Nous ne demandons pas l'aumône. Nous demandons le règlement du problème. Il faut bien comprendre que les solutions gentillettes, les demi-mesures ne régleront plus rien. Il faut prendre ce dossier à bras-le-corps", s'agace le député.

"Cessez votre dumping social"

"Nous avons été bien bons, lors de la signature des accords franco-britanniques du Touquet en 2003, d'accepter que la frontière soit à Calais, avec seulement une micro-aide britannique", estime-t-il. "Si les Anglais ne veulent rien entendre, rien comprendre, s'ils ne veulent pas prendre leur part au règlement de ce dossier, les accords du Touquet doivent être revus", selon lui.

"Les Anglais doivent changer leurs règles sur le travail des migrants parce qu'en Angleterre, même si, en théorie, il faut certains papiers, la réalité est qu'il est possible d'y travailler sans papiers, et que beaucoup de patrons en profitent pour payer ces travailleurs-là moins cher", explique le député. "Messieurs les Anglais, cessez votre dumping social et mettez de l'ordre dans votre réglementation du travail illégal! (...) Il faut absolument que les Anglais bougent. Ou alors il faudra bouger la frontière."