Migrants : la France ne remettra pas en cause l'accord avec Londres après le Brexit
L'accord du Touquet vise à contenir l'immigration clandestine vers le Royaume-Uni. Plusieurs responsables politiques français réclament sa remise en cause depuis le Brexit.
François Hollande et Bernard Cazeneuve veulent clore le débat. Le président français et le ministre de l'Intérieur se sont prononcés, mercredi 29 juin, contre une remise en cause de l'accord avec Londres sur les migrants après le Brexit, comme le réclament plusieurs responsables politiques français après le Brexit.
Cet accord, dit du Touquet, conclu en 2003, vise à contenir l'immigration clandestine vers le Royaume-Uni. Il permet notamment de placer la frontière franco-britannique à Calais (Pas-de-Calais), ce qui permet d'effectuer les contrôles au départ de la France afin d'empêcher l'immigration clandestine en Grande-Bretagne.
"Un mauvais signal"
"La frontière à Calais est fermée et a vocation à le demeurer", a martelé Bernard Cazeneuve. Une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne "n'entraîne aucune modification de la frontière entre les deux pays", mais remettre en cause cet accord enverrait, en revanche, "un mauvais signal" aux passeurs et aux migrants, a ajouté le locataire de la place Beauvau après une rencontre avec des élus du Calaisis, qui lui ont demandé d'engager un "bras de fer" avec les Britanniques sur la question.
"Remettre en cause l'accord du Touquet au prétexte que le Royaume-Uni a voté le Brexit et va donc engager des négociations pour sortir de l'Union européenne n'a pas de sens", avait déclaré un peu plus tôt le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse clôturant un sommet européen à Bruxelles.
La renégociation de l'accord du Touquet est réclamée notamment par deux ténors des Républicains, Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite pour l'élection présidentielle de 2017, et Xavier Bertrand, président du conseil des Hauts-de-France.
4 500 migrants dans la "Jungle" selon les autorités
"Ceux qui, aujourd'hui, demandent sa suppression sont ceux-là même qui l'ont conclu, a relevé François Hollande. C'est un vieux principe en France, notamment de la droite française, de vouloir défaire ce qu'ils ont fait."
Selon les autorités françaises, près de 4 500 migrants peuplent le camp le plus important du nord de la France, situé à Calais et surnommé "la Jungle", dans l'espoir de rejoindre la Grande-Bretagne mais des associations d'aide aux clandestins chiffrent leur nombre à plus de 6 000.
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