Guillaume Naudy comparaît lundi devant les assises des Pyrénées-Orientales pour le meurtre de Driss Ghaib
La mort de cet homme de 43 ans avait déclenché le 29 mai 2005 une nuit d'émeutes entre les communautés gitane et maghrébine dans le centre de Perpignan.
Elle survenait au lendemain d'une manifestation tendue durant laquelle la communauté maghrébine avait exprimé sa révolte après un premier meurtre, commis une semaine plus tôt par des gitans.
Driss Ghaib avait été tué de cinq balles devant chez lui pour une histoire de rivalité amoureuse.
Pour le procureur de la République de Perpignan, Jean-Pierre Dréno, son meurtre "a été un détonateur, car il y avait une situation explosive à ce moment là". Dans la nuit du 30 mai 2005, le centre de Perpignan avait été transformé en champ de bataille: une cinquantaine de véhicules avaient été incendiés et de nombreuses vitrines saccagées.
"C'est un règlement de compte au sujet d'une femme, ce procès n'a rien à voir avec les violences qui ont suivi le meurtre", a souligné le procureur lors d'un entretien avec l'AFP. Au moment des faits, Guillaume Naudy avait pour compagne l'ex-amie de Driss Ghaib.
Deux hommes sur le banc des accusés
Guillaume Naudy, le meurtrier présumé de Driss Ghaib, comparaît au côté de Jérôme Goallard, soupçonné de l'avoir conduit sur les lieux du crime. Le premier, en détention provisoire depuis 2007, est jugé pour assassinat, le second pour complicité d'assassinat.
Le procès devait avoir lieu fin 2009, mais il a fallu attendre l'extradition de Jérôme Goallard depuis Madagascar, où il s'était enfui malgré son contrôle judiciaire.
Un contexte de tensions
Le premier meurtre, à l'origine des tensions entre les communautés maghrébine et gitane, s'était déroulé le 22 mai, exactement une semaine avant celui de Driss Ghaib. Ce jour-là, Mohamed Bey Bachir, Franco-Algérien de 28 ans, avait été battu à mort dans un petit café d'un quartier populaire du centre de Perpignan. Une semaine de face-à-face tendu entre les deux communautés n'avait généré aucun incident majeur.
A la suite des émeutes, le 3 juin, le ministre de l'Intérieur d'alors, Nicolas Sarkozy, s'était rendu à Perpignan où il avait affirmé que "l'Etat ne tolèrerait plus aucune violence".
Cinq ans après les émeutes, la préfecture des Pyrénées-Orientales affirme que la situation est apaisée dans les vieilles ruelles étroites du quartier Saint-Jacques, dans le centre de Perpignan. D'autres voix soutiennent que les tensions restent vives et qu'une étincelle pourrait provoquer de nouveaux affrontements.
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