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Fonctionnaires : "La manifestation n'a pas du tout été suivie"

Sur 5,2 millions d'agents, seuls 6,6% sont descendus dans la rue, selon le ministère. Luc Rouban, chercheur au CNRS, explique les raisons de cette faible mobilisation.

Article rédigé par Elodie Parmentier - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Journée de grève de la fonction publique à l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires, le 31 janvier 2013 à Bordeaux (Gironde). (PIERRE ANDRIEU / AFP)

Les syndicats CGT, FSU et Solidaires appelaient les 5,2 millions de fonctionnaires français à manifester jeudi 31 janvier, principalement pour dénoncer le gel du point d'indice, qui sert de base à leur rémunération. En fin d'après-midi, le ministère a annoncé 6,6% de grévistes et les premières estimations font état de 150 000 manifestants à Paris, 500 à Caen et environ 300 à Dijon. Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS et au Centre de recherche de Sciences-Po, analyse cette mobilisation. 

Francetv info : Estimez-vous que cette mobilisation est réussie ? 

Luc Rouban : Non, la mobilisation n'a pas du tout été suivie. D'abord, parce que seulement trois syndicats, la CGT, FSU et Solidaires, ont appelé à faire grève. La CFDT s'est retirée du mouvement. Ensuite, en raison d'un certain réalisme des fonctionnaires. Les réformes sont désormais ponctuelles et toucheront plus, par exemple, la parité hommes-femmes. 

Des centaines de fonctionnaires sont rassemblés devant le ministère de l'Economie et des Finances à Bercy, le 31 mai 2011 à Paris (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

La fonction publique vit-elle une crise ? 

Aujourd'hui, le terme de fonction publique n'a plus vraiment de sens. Il y a une forme de malaise, de mal-être dans ce secteur qui se vérifie au niveau des concours. Il y a moins de personnes que prévu aux épreuves de recrutement. Les diplômés ne désirent plus épouser une carrière dans l'administration publique. La relation est tendue depuis plusieurs années entre la fonction publique et ses usagers.

Quel sera le but de la rencontre des syndicats avec Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique, le 7 février ?

Je pense qu'ils aborderont les chantiers sectoriels comme les questions de parité, et des questions plus concrètes, comme le nouveau système de primes. Cette réunion va vers la modernisation de l'Etat. Il y a un problème de compétences entre l'Etat et les collectivités locales.

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