Daniel Cohn-Bendit a proposé dimanche soir aux écologistes d'inventer "une coopérative politique" pour 2012
Dès la confirmation de l'ampleur de la victoire aux régionales, le leader vert est reparti au combat.
A travers "son appel du 22 mars 2010" publié lundi dans Libération, il a fixé l'objectif : faire passer la politique du système propriétaire à celui du logiciel libre. Vaste programme.
"Il est nécessaire de repolitiser la société civile en même temps que de civiliser la société politique", écrit-il ajoutant, "je n'oublie pas l'apport important des Verts pendant vingt-cinq ans pour défendre et illustrer nos idées dans la vie politique française. Néanmoins, non seulement la forme partidaire classique est désormais inadaptée aux exigences nouvelles de nos sociétés, mais je crois en outre que, tôt ou tard, elle entre en contradiction avec notre culture anti-autoritaire, principe fondamentale de la pensée écologiste".
"Ni parti machine, ni parti entreprise, je préfèrerais que nous inventions ensemble une "Coopérative politique", c'est-à-dire une structure capable de produire du sens et de transmettre du sens politique et des décisions stratégiques", précise encore M.Cohn Bendit.
Selon lui, cette coopérative doit "décider collectivement aussi bien des échéances institutionnelles d'ici 2012 que des grandes questions de société" mais il ne s'avance pas en revanche sur sa forme définitive. "Il reviendra à ses membres d'en définir les contours, la structure est la stratégie. Ce débat doit être ouvert. Pour cela, j'appelle à la constitution de "collectifs Europe Ecologie - 22 mars-. Constitués sur une base régionale ou locale pour éviter tout centralisme anti démocratique, ces collectifs seront de véritable agoras de l'écologie politique, modérées sur Internet" (www.europeecologie22mars.org)".
Usant de la métaphore sportive, l'eurodéputé, aguerri aux conflits récurrents des écologistes prévient : "Pour transformer l'essai les Verts devront "se dépasser".
"On dit que l'on veut faire de la politique autrement, eh bien, appliquons nous cet -autrement- à nous-mêmes!", a-t-il ajouté. "On a tous besoin de nous remettre en question. Ce que je veux c'est comment décider des stratégies pour 2012 et après. Le plus important, a-t-il encore dit, c'est d'avoir un groupe à l'Assemblée nationale".
Un appel bien perçu par les uns...
Première étape de la transformation espérée ? A voir mais dès lundi, Antoine Waechter et Jean-Marc Governatori, co-présidents de l'Alliance écologiste indépendante (AEI), ont répondu présent à l'appel de l'eurodéputé "pour réussir ensemble ce pari de la construction d'un grand mouvement écologiste français".
"L'écologie politique porte un projet à part entière qui doit, par nature, dépasser les clivages gauche/droite dans lesquels certains l'ont enfermée pour s'imposer comme la seule voie possible. Seul le rassemblement de tous permettra enfin de porter le paradigme écologiste sans qu'il ne soit dilué dans des projets du 20e siècle qu'ils soient de gauche ou de droite", estiment-ils.
... moins bien par d'autres
Interrogé sur Canal Plus, la réponse de la secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, n'a pas tardé "personne n'a la science infuse" a-t-elle indiqué. "Il y a des choses intéressantes dans le texte de Cohn-Bendit: l'idée de coopérative politique, l'idée de travailler ensemble dans une forme qui n'est pas celle d'un parti traditionnel mais qui s'appuie sur ce qui a été fait jusque là est une bonne idée", a-t-elle jugé ajoutant cependant "Il ne faut pas tout remettre à plat". "Il faut que dans la préparation de 2012, notre apport soit sur la question des retraites, sur la question de la conversion écologique de l'économie. On est attendu sur des questions en profondeur".
Le rassemblement ne fait que commencer.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.