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Cadarache : enquête préliminaire du parquet

Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert une enquête préliminaire à la suite de l'incident survenu sur le site de Cadarache
Article rédigé par France2.fr
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Le site du CEA à Cadarache (Bouches-du-Rhône) (© F2)

Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert une enquête préliminaire à la suite de l'incident survenu sur le site de CadaracheLe parquet d'Aix-en-Provence a ouvert une enquête préliminaire à la suite de l'incident survenu sur le site de Cadarache

Le réseau Sortir du Nucléaire a déposé une plainte en justice pour "exploitation en non-conformité à la réglementation d'une installation nucléaire de base et mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

22 kg de plutonium ont été découverts au lieu des 8 kg estimés dans un atelier en cours de démantèlement.

L'ASN a décidé mercredi de classer au niveau 2 de l'échelle Ines (qui en compte 7) un incident survenu sur le site de Cadarache concernant des stocks sous-évalués de plutonium, reprochant en particulier au CEA d'avoir attendu le 6 octobre pour signaler officiellement cette sous-estimation connue depuis juin.

L'ASN a ordonné l'arrêt des travaux de démantèlement de cette installation baptisée ATPu qui a eu pour activité principale la production de combustible MOX pour les réacteurs nucléaires. Son activité industrielle a été arrêtée en 2003 et elle était en cours de démantèlement depuis mars 2009.

Des réactions

Le ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Jean-Louis Borloo, s'exprimant en marge de la présentation d'une campagne pour la réduction des déchets, jeudi, a refusé d'incriminer le CEA et Areva.
"On a un système qui fonctionne bien. Dès qu'on a quelque chose, on a l'information qui nous permet de réagir. En revanche, on a un retard entre l'opérateur et l'ASN".

Des dépôts de plutonium supérieurs aux évaluations officielles ont été trouvés en juin mais signalés seulement le 6 octobre par le Commissariat à l'énergie atomique à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

"En clair, cela signifie qu'Areva et le CEA reconnaissent leur incapacité à gérer leur plutonium qu'ils laissent traîner par kilos, alors qu'il s'agit d'une matière si dangereuse qu'elle doit être réglementairement mesurée au gramme près", déclare dans un communiqué Yannick Rousselet, responsable de la campagne Energie/Nucléaire à Greenpeace France.

Le plutonium est très radioactif et très radiotoxique, un milligramme pouvant suffire à provoquer un cancer. Le réseau "Sortir du nucléaire", qui regroupe 840 associations, estime que "l'équivalent de six bombes atomiques" est ainsi "illégalement stocké à Cadarache".

Le site en question, l'Atelier de technologie du plutonium (ATPu) exploité par le groupe Areva est à l'arrêt depuis 2003 en raison d'un niveau de sûreté non conforme aux exigences actuelles et était en cours de démantèlement depuis mars 2009. Créé en 1964, l'installation produisait du combustible MOX - mélange de plutonium et d'uranium - pour les réacteurs nucléaires.

Au cours des opérations de démantèlement, 22 kilos de plutonium ont été retrouvés dans les matériels de confinement de l'atelier - découverte qui pourrait s'élever au total à 39 kilos -, alors que le CEA avait évalué le stock à 8 kilos durant la période d'exploitation.

Face à cette "lacune dans la culture de sûreté de l'exploitant et de l'opérateur industriel de l'installation", l'ASN a décidé l'arrêt des travaux.

Mercredi prochain, la directrice de l'Agence nationale pour la
gestion des déchets radioactifs (Andra), Marie-Claude Dupuis, sera entendue à l'Assemblée nationale. D'autres experts seront également entendus.

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