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Les salariés de la banque Arkea dans la rue à Paris pour demander un divorce avec le Crédit Mutuel

Ils souhaitent la séparation du groupe Arkéa de la Confédération du Crédit Mutuel, accusée de vouloir étendre son emprise.

Article rédigé par Célia Quilleret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Le cortège des salariés d'Arkéa se dirige vers Bercy, le 17 mai 2018. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Des drapeaux bretons dans les rues de Paris. Plusieurs milliers de banquiers du groupe Arkéa Crédit Mutuel ont défilé entre la place de la Bastille et Bercy, jeudi 17 mai. Ils veulent leur indépendance vis à vis de la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), l'organe central du groupe, accusé de vouloir renforcer la centralisation du groupe et donc de menacer l'autonomie Arkéa et ses emplois. Un conflit qui dure maintenant depuis plusieurs mois et que les salariés ont décidé de venir porter sous les fenêtre du Ministère des finances.

"On a peur d'une fusion", confie une salariés dans le cortège. "Ca voudrait dire une disparition de nos filiales pour faire des économies d'échelle." La direction d'Arkéa a elle-même organisé le voyage des manifestants dans la capitale, sur leur journée de travail. "Nous aussi nous sommes des salariés", confie Antoine Michaud, directeur de la filiale Financo. 

C'est un mouvement spontané de tous les niveaux hiérarchiques de l'entreprise pour montrer qu'on est solidaire du projet d'indépendance du groupe

Antoine Michaud, directeur de filiale bancaire

Il y avait 6 000 personnes dans les rues selon les manifestants, 4 500 selon la préfecture de police de Paris. D'autres salariés craignent que le groupe Arkéa ne soit absorbé par la Confédération du Crédit Mutuel. "Nous voulons être libre de nous développer comme nous l'avons toujours fait", glisse un employé. "Et pour ça pas le choix, nous devons devenir indépendants du Crédit Mutuel."

Aucune bannière syndicale dans le cortège, tout simplement parce que les syndicats ne sont pas pour cette indépendance d'Arkéa. Les manifestants ont beau avancer le chiffre de 9 000 postes menacés, rien ne dit que les salariés d'Arkéa risquent de perdre leurs emplois ni que le Crédit Mutuel empêcherait le groupe de fonctionner comme il l'a toujours fait. 

Le conflit porterait sur une bataille de pouvoir entre les dirigeants d'Arkéa et ceux du Crédit Mutuel. Aucun divorce n'est prévu pour le moment, pas plus qu'une réconciliation.

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