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Manifestation de pêcheurs dans le Finistère : "C’est comme si on fermait une grande usine", alerte le président du Pays bigouden sud

Environ 650 personnes ont manifesté samedi 25 février à Pont-L'Abbé, dans le Finistère, pour interpeler le gouvernement sur l'impact du plan de sortie de flotte sur la pêche dans le Pays bigouden.
Article rédigé par franceinfo - France Bleu Breizh Izel
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650 personnes se sont rassemblées samedi 25 février à Pont-L'Abbé, à l'appel des élus du pays Bigouden. (MARIE SEBIRE / HANS LUCAS)

"C’est comme si on fermait une grande usine", alerte Stéphane Le Doare, président du Pays bigouden sud et maire de Pont-L'abbé, sur franceinfo. 650 pêcheurs ont manifesté samedi 25 février dans cette commune située dans le sud du Finistère, rapporte France Bleu Breizh Izel.

La manifestation était organisée à l'appel des élus du pays Bigouden pour demander au gouvernement de défendre la filière pêche. Après le Brexit et l'annonce de la limitation des licences de pêche, 26 bateaux vont partir à la casse au port du Guilvinec. "La filière maritime représente 2 000 emplois rien que sur le pays Bigouden, de la construction navale au transport avec au milieu de tout ça, évidemment, les marins-pêcheurs. Un emploi en mer, c’est cinq emplois sur terre", souligne l'élu. Si on perd 120 à 150 marins, derrière nous avons 600 à 700 emplois menacés très directement."

Il faut "un nouveau modèle économique"

Pour Stéphane Le Doare, "c'est comme si on fermait une grande usine, sauf que ce sont plein de petites entreprises". Plusieurs élus locaux ont donc décidé de se mobiliser car "quand une usine de 600 salariés ferme, ça fait beaucoup de bruit mais là, il s’agit de deux, trois ou dix personnes ici ou là".

Le président du Pays bigouden sud est "persuadé qu'il y a un avenir à la pêche" même s'il faut "réécrire un nouveau modèle économique". Il se dit toutefois "bien conscient que les belles années sont derrière nous, que le modèle doit se renouveler". L'édile affirme, avec les autres élus locaux, vouloir "être force de propositions" en espérant que le gouvernement en retiendra certaines et que "des annonces seront faites dans les semaines qui viennent pour sauver cette filière qui nourrit la France".

L'aide aux pêcheurs prolongée jusqu'en octobre

Emmanuel Macron s'est entretenu le même jour avec des pêcheurs lors du salon de l'agriculture. Le président de la République a notamment annoncé la prolongation de l'aide financière accordée aux pêcheurs pour faire face à la hausse des prix des carburants. Cette aide, de 20 centimes hors-taxe par litre de gazole, devait expirer mi-mai, et sera finalement étendue jusqu'en octobre. Mais "c'est encore court", estime Stéphane Le Doare. Car cela ne permet pas aux pêcheurs "d'avoir une visibilité sereine d'ici la fin de l'année".

L'élu estime qu'il y a deux autres "mesures d'urgence" à prendre. L'une concerne les licences et quotas : "On a les licences qui sont rattachés aux bateaux qui vont être déconstruits et qu'on souhaite voir revenir dans notre quartier maritime pour pouvoir installer de nouveaux marins qui partent avec des nouvelles unités en mer." Quant aux quotas, "il faut récupérer les tonnages perdus. On a des bateaux plus performants et plus modernes qui ont des capacités de pêche mais on ne leur donne pas les quotas pour pêcher", regrette-t-il.

Puis, il y a selon lui, "un point extrêmement stratégique qui passe un peu sous silence pour le moment, c'est cette volonté européenne d'interdire la pêche au chalut et à la drague dans les aires marines protégées. Or, en face de chez nous, on ne pêche que dans des aires marines protégées".

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