Besson va fermer "la jungle" de Calais
Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, va fermer la "jungle" de Calais, "avant fin de la semaine prochaine"Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, va fermer la "jungle" de Calais, "avant fin de la semaine prochaine"
Il l'a annoncé mercredi soir sur TF1 alors que les associations s'inquiètent des conditions de l'opération dans cette zone où se trouvent des centaines de migrants depuis la fermeture de Sangatte en 2002.
"Depuis six mois, un squat ou campement est fermé chaque semaine" et "30 filières clandestines ont été démantelées", précise un communiqué.
Mais quel sera le sort sera réservé aux migrants afghans ou irakiens après la fermeture de cette zone située près du port de Calais ? Eric Besson l'a assuré: une "solution individuelle" sera proposée à chacun, les choix proposés étant le "retour volontaire", la demande d'asile ou l'expulsion. "Si la situation en Afghanistan ne le permet pas, il n'y aura pas de retour forcé" dans ce pays, a-t-il toutefois précisé.
Associations et bénévoles inquiets
De leur côté, les associations d'aide aux migrants s'inquiètent notamment de l'opération et jugent "ridicule, comme ça été fait jusqu'à présent (...) de démanteler un squat sans alternative".
De nombreux bénévoles qui viennent en aide à ces immigrés, principalement afghans, ont critiqué une mesure qui ne changera selon eux rien à une situation qui remonte à 2002, année de la fermeture du centre voisin de Sangatte par Nicolas Sarkozy.
L'abbé Jean-Pierre Boutoille, du collectif d'associations humanitaires C-Sur estime que "sortis de la jungle, les Afghans partiront à 100 ou 200 m de là. Depuis la fermeture de Sangatte, les squats sont régulièrement vidés et fermés, ça ne change strictement rien". Il fallait, dit-il, au contraire prendre le temps d'informer les migrants sur leurs droits.
Besson évoque une "plaque tournante du trafic d'êtres humains"
Le ministre de l'Immigration explique pour sa part qu'un récent rapport sur cette zone fait apparaître une remontée très forte de la délinquance dans cette région. "Depuis deux ans, les filières clandestines ont reconstitué une nouvelle plaque tournante du trafic d'êtres humains, à proximité directe du port de Calais ", a-t-il affirmé.
"Il s'agit d'une zone de non-droit, où les passeurs entendent faire la loi, rackettent et brutalisent les migrants, et les font vivre dans des conditions indignes", a-t-il ajouté.
Le ministre, transfuge du Parti socialiste, ajoute que les habitants de Calais subissent chaque jour des agressions et qu'une épidémie de gale s'est développée dans des campements de fortune non loin de Calais.
"Au total, il y avait environ 700 personnes dans ce village clandestin il y a trois mois. Il en reste aujourd'hui environ 300", précise dans un communiqué le ministère. Les campements ont été installés dans un petit bois principalement par des Afghans, candidats au passage clandestin en Grande-Bretagne.
Eric Besson rappelle que 180 personnes ont accepté la formule d'un retour volontaire dans leur pays. Le ministre avait annoncé en avril que la "jungle" serait démantelée "avant la fin de l'année".
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