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Amiens. Le ministre de l'Intérieur hué

Manuel Valls a été hué dans le quartier d'Amiens-Nord, où il s'est rendu après les violences de la nuit. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le ministre de l'Intérieur à son arrivée à Amiens (Somme), le 14 août 2012. (PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS)

AMIENS - Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a été hué à son arrivée à la mairie de quartier d'Amiens-Nord mardi 14 août, quelques heures après les violences urbaines qui ont frappé cette partie d'Amiens (Somme) dans la nuit de lundi à mardi.

Manuel Valls hué lors de son arrivée à Amiens ( France 2)

Arrivé à la mairie de quartier peu après 15h30, le ministre a été apostrophé par plusieurs riverains. L'un d'entre-eux, Youssef, 25 ans, a demandé au ministre de "répondre à ses questions". "Arrêtez de fuir, rendez-nous nos droits", a-t-il ajouté, en compagnie d'autres habitants. Une bousculade a eu lieu avec le service d'ordre du ministre, mais il n'y a pas eu de coups ni d'un côté ni de l'autre. Manuel Valls s'est refusé à répondre et il est entré dans les locaux de la mairie de quartier.

"Rien ne peut excuser qu'on tire sur des policiers"

Il a ensuite rencontré la famille d'un jeune de 20 ans, mort jeudi après un accident de moto. Les incidents de la nuit font suite à des heurts dimanche entre des habitants du quartier et la police, qui procédait au contrôle routier d'un automobiliste ayant une conduite dangereuse.

Leur intervention a été jugée excessive par certains riverains, dont les proches du jeune homme décédé. Ces derniers, réunis pour une cérémonie de deuil à proximité, se sont dit indisposés par les gaz lacrymogènes.

"On veut des sanctions contre les policiers qui n'ont pas respecté le deuil, c'était de la provocation, on nous a considérés comme des animaux", a déclaré la mère du jeune décédé. "Le ministre nous a dit que l'intolérable, c'était les policiers blessés", a-t-elle ajouté. Seize policiers ont été blessés lors des violences.

"Je ne suis pas venu pour qu'on passe au Kärcher ce quartier"

"Rien ne peut excuser, rien, qu'on tire sur des policiers, qu'on tire sur des forces de l'ordre et qu'on brûle des équipements publics, a ensuite déclaré le ministre de l'Intérieur. Le message que je suis venu faire passer ici, que j'adresse aux élus, avec qui je souhaite travailler, est un message d'ordre républicain. La loi, l'ordre républicain et la justice doivent retrouver toute leur place, ici, à Amiens."

Le ministre a également critiqué au passage l'un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy. "Je ne suis pas venu pour qu'on passe au Kärcher ce quartier, je ne suis pas venu pour mettre en cause une communauté, des jeunes dans leur ensemble, je suis venu dire qu'ici (...) la loi et la justice doivent passer. Il ne peut pas y avoir dans notre pays une autre réponse", a-t-il déclaré.

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