Cet article date de plus de treize ans.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a affirmé dans un communiqué avoir exécuté un des deux Français

Dans ce communiqué d'Aqmi, dont fait état samedi le service américain de surveillance des sites islamistes SITE, l'autre otage a été tué au Mali par les "frappes" françaises.Une chapelle ardente, où reposeront les corps de Vincent Delory et Antoine de Léocour, tués au Niger, a été ouverte au public samedi matin à Linselles, leur ville d'origine.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Une femme signe le registre de condoléances, en hommage aux deux otages, ouvert à Linselles (Nord) (10/01/2011) (AFP / Denis Charlet)

Dans ce communiqué d'Aqmi, dont fait état samedi le service américain de surveillance des sites islamistes SITE, l'autre otage a été tué au Mali par les "frappes" françaises.

Une chapelle ardente, où reposeront les corps de Vincent Delory et Antoine de Léocour, tués au Niger, a été ouverte au public samedi matin à Linselles, leur ville d'origine.

Des forces spéciales françaises avaient mené un assaut le 8 janvier en territoire malien contre les ravisseurs de Vincent Delory et Antoine De Léocour, tous les deux âgés de 25 ans, enlevés la veille au Niger et retrouvés morts après l'assaut.

Dans un communiqué mis en ligne vendredi, Aqmi, qui avait revendiqué l'enlèvement, dit vouloir donner la "vraie version" des faits sur le raid, selon SITE. "En dépit des avertissements" adressés à la France sur la poursuite du raid aérien, "les avions français ont bombardé les véhicules des moujahidines, alors les moujahidines ont emmené l'un des otages loin du véhicule visé mais n'ont pu prendre l'autre qui a été tué par les Français plus tard dans le bombardement et non par des balles des moujahidine", a-t-il dit.

"Avec les frappes aériennes constantes des troupes françaises, les moujahidines ont pensé qu'ils n'allaient pas s'en tirer, alors ils ont exécuté le second otage", indique Aqmi.

Selon le procureur de Paris, l'autopsie a révélé des impacts de balles sur les corps des deux hommes choisis au "hasard" par leurs ravisseurs.

Antoine de Léocour a été tué d'une balle dans la tête, tirée avec une arme automatique "à bout touchant". "Les causes de la mort sont plus difficiles à établir pour Vincent Delory", dont tout le bas du corps a été carbonisé et qui présente "cinq plaies par armes à feu". Al-Qaïda avait revendiqué jeudi l'enlèvement des deux Français dans un communiqué dans lequel le groupe ne révélait pas les circonstances de la mort des deux français dans le raid français.

Une chapelle ardente à Linselles
Un public nombreux a rendu hommage samedi à Vincent Delory et Antoine De Léocour dont les corps ont été installés dans une chapelle ardente à Linselles (Nord), leur commune d'origine. Filtrés par des policiers à l'entrée de la salle polyvalente Jacques Brel dont l'accès était interdit aux journalistes, amis, voisins ou anonymes sont venus dès 10h00 se recueillir devant les cercueils des deux jeunes victimes, prier ou laisser un message d'affection aux familles.

La chapelle ardente, installée dans la salle polyvalente Jacques Brel, est ouverte aux public jusqu'à dimanche 19 h. Les corps seront conduits ensuite à l'église de Linselles lundi entre 11h et midi. Les obsèques, auxquelles doit participer le président Nicolas Sarkozy "en accord avec les familles", selon l'Elysée, auront lieu lundi à 15h.

Les journalistes n'auront pas accès à l'église, mais ils pourront s'installer sur un podium extérieur et écouter une retransmission de la cérémonie sur haut-parleurs, a précisé le maire de Linselles.

Par ailleurs, une marche silencieuse est organisée dimanche à 13h30 à Linselles, à l'initiative des amis des deux jeunes hommes. Des membres des familles des victimes, des élus et des représentants d'associations doivent participer à cet hommage qui pourrait regrouper 3000 personnes, selon les organisateurs.

Alain Juppé appelé à démissionner
Des camarades de promotion d'Antoine de Léocour, l'un des deux jeunes Français tués par leurs ravisseurs au Niger au cours d'un assaut des forces françaises et nigériennes, ont demandé au ministre de la Défense Alain Juppé de démissionner, dans une lettre ouverte.

"Si vous 'assumez' si bien cette mission, sachez dire aux Français qu'elle est un échec et prenez véritablement vos responsabilités en démissionnant", écrivent les six "amis" de master 2 d'Antoine de Léocour, dans cette lettre dont l'AFP a obtenu une copie vendredi. "Si un tel courage vous manque, alors ayez au moins la décence de laisser reposer en paix les âmes d'Antoine et de Vincent en stoppant toute récupération politique de cet assassinat sordide", poursuivent les signataires.

Les jeunes gens s'indignent par ailleurs "que la mort de (nos) amis serve la propagande politique sécuritaire du gouvernement et plus encore que ce discours soit repris en choeur par la majorité de la classe politique française sous la forme d'un consensus orchestré".

"Nous sommes particulièrement indignés par le ton de vos propos et de ceux de la majorité de la classe politique française dans un consensus national sans fausse note. Nous croyons comprendre que la France, patrie des droits de l'Homme, sacrifie ses ressortissants sur l'autel d'orientations stratégiques occultes", poursuivent-ils.

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