5000 enfants privés de vacances à la mer
Le Secours Populaire organise aujourd'hui une journée à la mer pour 5.000 petits franciliens privés de vacancesLe Secours Populaire organise aujourd'hui une journée à la mer pour 5.000 petits franciliens privés de vacances
Une centaine de cars chargés d'enfants de 6 à 12 ans issus de familles en difficulté, accompagnés de bénévoles, ont convergé en autocars vers la plage de Cabourg (Calvados) pour la 30e édition de la "Journée des oubliés des vacances".
Avec la crise, le Secours populaire a enregistré un nombre record de demandes d'inscription.
"La crise fait payer une note très salée aux plus démunis", écrit le Secours populaire dans un communiqué. "Même si nous nous y attendions, cette réalité d'une société plus dure pour les plus pauvres, d'une société où personne n'est à l'abri, a cela d'insupportable que nous sommes dans l'année où nous célébrons (le 20e anniversaire de) la signature de la Convention internationale des droits de l'enfant."
Mardi, c'est "LE festival de l'été pour tous ces enfants qui n'ont pas eu la chance de partir, dont les parents ont rogné sur les vacances pour faire face, tenir devant les échéances qui s'annoncent difficiles pour beaucoup", commente l'ONG.
Au programme : découverte avec la mer, jeux, constructions de châteaux et de sculptures de sable, activités sportives, expositions, groupes de musique, clowns...
Sur la route du retour, un pique-nique géant devrait rassembler tous les participants.
Mais bien plus que 5.000 petits franciliens participent à cette journée des oubliés des vacances. Le Secours populaire organise ce type de journée chaque année depuis 1979 à travers la France pour environ 50.000 enfants issus de familles trop pauvres pour partir en congés.
Un enfant sur trois ne part pas en vacances
"Chaque année en France, un enfant sur trois ne part pas en vacances", rappelle la comédienne et réalisatrice Zabou Breitman, marraine de la Journée des oubliés des vacances 2009. "Ce sont ces mêmes enfants qui vivent dans des foyers où chaque jour est un exploit pour se nourrir, se soigner, avoir des loisirs, accéder à la culture".
Dans ces conditions, effectuer des dons ou aider à ce que que ces enfants puissent partir au moins une journée n'est, selon elle, pas seulement "un acte de solidarité" mais "un geste de révolte contre cette injustice"."la mer, c'est mieux qu'un rêve" Le reportage de l'AFP (Isabelle LIGNER)
"J'avais jamais vu la mer, c'est mieux qu'un rêve!", s'exclame Sébastien, 8 ans, l'un des 5.000 petits Franciliens issus de familles démunies que le Secours populaire a emmenés mardi sur la plage de Cabourg (Calvados) pour la Journée des oubliés des vacances. Une centaine de cars venus des huit départements de région parisienne ont déversé sous le soleil à partir de 10H00 des ribambelles d'enfants âgés de 6 à 12 ans, privés de vacances et pressés de vivre avec intensité jusque vers 16H30 leur seule et unique journée de plage.
Dans les groupes de gamins, portant des casquettes de couleurs différentes selon le département, nombreux sont ceux qui découvrent la mer. Les remarques fusent en arrivant au Cap Cabourg : "T'as vu c'est du vrai sable, pas comme dans notre cité!", "c'est super grand comme piscine!", "elle s'arrête où l'eau?", "elle est même pas bleue, c'est trop ouf!".
A partir de 11H00, la baignade, dans de petits périmètres sécurisés commence par petits groupes. Les cris de joies et d'effroi mêlés des centaines de marmots sautant dans les vagues minuscules, tirent des larmes aux bénévoles comme aux passants, nombreux à s'attarder devant ce bout de plage si vivant. "Pour moi, cette journée est toujours une grande émotion", confie Roseline Guirado, qui encadre bénévolement les Journées des oubliés des vacances (JOV) depuis 10 ans. "On a l'impression de contribuer à réparer un peu de l'injustice qui frappe ces enfants".
Organisées depuis 1979, les JOV ont concerné en 2009 quelque 50.000 enfants à travers la France. Après avoir monté des tentes, amené eau, victuailles, livres et jeux pour les petits vacanciers d'un jour, des centaines de bénévoles les encadrent pour la baignade dans une eau à 19 degrés, les enduisent de crème, rajustent les casquettes vite jetées, modèrent les plus téméraires, construisent des châteaux de sable, animent des jeux, des ateliers solidaires...
"Quelle énergie !", s'enthousiasme Michèle Louvier, une vacancière admirative devant ce spectacle. "Dans ce cas précis, on a vraiment envie de faire des dons car on voit le résultat". Un enfant sur trois n'est pas parti en vacances l'année passée, a rappelé Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, redoutant que "cette année soit pire" en la matière. "La crise frappe durement les plus pauvres, tel un raz-de-marée de misère", a-t-il déploré. "Une journée à la plage c'est peu, mais le souvenir qu'en garde ces enfants est souvent indélébile". "Je m'en souviendrai toute ma vie", confirme gravement Maeva, huit ans, venue de l'Essonne. "C'est un grand cadeau!"
A ses côtés, Jana, âgée de 10 ans, cherche méticuleusement des coquillages. "J'en veux un avec le bruit de la mer pour le ramener dans mon HLM", confie la fillette. "C'est surtout pour mon papa qui est tout le temps triste depuis qu'il a perdu son travail".
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