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Islamisme : 13 des 17 gardés à vue vont être mis en examen

Le procureur de Paris a expliqué, mardi, que le groupe radical Forsane Alizza semblait préparer des attentats et l'enlèvement d'un magistrat lyonnais, Albert Lévy.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Mohammed Achamlane, considéré comme le chef de Forsane Alizza, en janvier 2012. (FRED DUFOUR / AFP)

Treize des 17 islamistes présumés placés en garde à vue la semaine dernière vont être mis en examen, a déclaré, mardi 3 avril, le procureur de Paris, François Molins. Membres ou proches du groupe radical Forsane Alizza ("Les cavaliers de la liberté"), ils sont soupçonnés d'association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme et détention d'armes.

Neuf personnes placées en détention provisoire

"Treize individus sur les 17 ont été déférés ce jour (…) devant les juges d'instruction afin d'être mis en examen du chef d'association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme et du chef d'acquisition, de transport et de détention d'armes de première et quatrième catégorie", a déclaré François Molins. Des faits passibles de dix ans de prison.

Le parquet a par ailleurs requis le placement en détention provisoire pour neuf d'entre eux et demandé aux magistrats instructeurs le placement sous contrôle judiciaire pour les quatre autres.

Des projets sans "tentative de commencement d'exécution"

Que reproche-t-on exactement à Forsane Alizza ? D'après François Molins, ses membres semblaient fomenter des attentats ainsi qu'un enlèvement. "Certaines cibles institutionnelles étaient potentiellement visées", affirme-t-il. Ils auraient également évoqué "un projet d'enlèvement d'un magistrat lyonnais avec lequel avait eu maille à partir l'un des membres de la cellule lyonnaise", a précisé le procureur. Il s'agirait d'Albert Lévy.

François Molins a toutefois relativisé le degré d'avancement de ce projet d'enlèvement, évoqué lors d'une réunion à Lyon en septembre 2011. Le procureur a parlé d'un "projet intellectuel" sans "tentative de commencement d'exécution". Le leader du groupe, Mohamed Achamlane, a d'ailleurs contesté tout projet d'enlèvement.

 

Le procureur de la République de Paris évoque un projet d'enlèvement d'un juge (Francetv info)

Le coup de filet réalisé vendredi 30 mars a permis de saisir une vingtaine d'armes. Parmi cette saisie, des kalachnikovs démontées, dont la neutralisation n'était que temporaire, assure François Molins. Mohamed Achamlane, arrêté ce jour-là, a réfuté "toute intention terroriste", explique son avocat nantais dans une interview au quotidien régional Presse Océan.

• Le syndicat de la magistrature accuse Sarkozy d'instrumentaliser l'affaire

Dans un communiqué publié mardi 3 avril, le Syndicat de la magistrature (SM, gauche) accuse directement Nicolas Sarkozy : "Le SM n'acceptera aucune récupération politique (…) de cette affaire déjà instrumentalisée par le président candidat".

Il reproche à Nicolas Sarkozy d'avoir annoncé les résultats des perquisitions à la radio "pour s'en attribuer le bénéfice" et d'avoir promis "de nouvelles opérations sans avoir la moindre légitimité pour ce faire". Enfin, le Syndicat "s'étonne que de nouvelles fuites soient intervenues aujourd'hui, au risque de compromettre l'instruction conduite par deux magistrats parisiens et la sécurité" d'Albert Lévy.

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