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Attentats du 13-Novembre : la rencontre des juges d'instruction avec les familles de victimes risque d'être "très tendue"

Bernard Benaïm, avocat de plusieurs victimes et rescapés des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, a expliqué, lundi sur franceinfo, que "l'insatisfaction est en train de monter".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Deux semaines après les attentats du 13 novembre 2015 au Bataclan, les Parisiens ont laissé bougies, messages, photos en hommage aux victimes. Des parisiens devant le Bataclan, baché. (RADIO FRANCE / OLIVIER BÉNIS)

La rencontre prévue, lundi 9 juillet, entre des rescapés, des proches de victimes des attentats du 13-Novembre et les juges d'instruction à l'École militaire pour faire un point sur l'enquête "sera la plus tendue des trois rencontres", a affirmé Bernard Benaïm, lundi sur franceinfo. L'avocat de plusieurs victimes et rescapés des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis a expliqué qu'"aujourd'hui, on peut dire que le dossier n'avance plus de façon considérable".

Alors que la première rencontre "était une découverte", que "la deuxième était une information sur l'avancée du dossier", la troisième risque de se dérouler dans un climat "très tendu", car "l'insatisfaction est en train de monter", a cru comprendre Bernard Benaïm. Cette rencontre est, selon l'avocat, "à la fois attendue, à la fois très redoutée" par les victimes, mais aussi "riche en émotion avec des questions de toutes natures (…) parce qu'il y a beaucoup d'incompréhensions, beaucoup d'insatisfactions parfois", a-t-il affirmé. Parmi les incompréhensions, il y a la relaxe du "logeur de Daech", Jawad Bendaoud, que les familles n'ont pas bien comprise.

Des questions se posent et on arrive au bout de la patience des victimes.

Bernard Benaïm

D'autres sujets de tension pourraient surgir lors de cette rencontre comme la question de l'indemnisation. "Là encore l'insatisfaction monte parce que les sommes finissent par ne pas arriver, a assuré l'avocat, Bernard Benaïm. Ces indemnisations tardent à venir. Elles sont souvent forfaitaires et elles ne tiennent pas compte de la réalité, de leurs souffrances et de la réparation à laquelle ils ont droit (...) On parle de 50 000 euros proposés à tous ceux qui ne sont pas des victimes physiques. (...) 50 000 euros, ce n'est rien pour une vie brisée.".

Autre point de tension, la durée de l'instruction qui "est déjà interminable" pour les familles des victimes, a déclaré Bernard Benaïm. "Est-ce que cela va durer encore longtemps ? On se demande sur quoi peuvent encore porter les investigations. Qu'est-ce qu'on peut découvrir ? a demandé l'avocat. On sait à peu près tout, en tout cas, on sait l'essentiel et le reste ne sont que des points de détails qui, à mon sens, n'auront pas beaucoup d'intérêt lors du procès d'assises."

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