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Vidéo Fin de cavale sanglante de Jacques Mesrine : "Je ne voulais pas qu'il lance ses grenades", dit le commissaire Broussard

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"13h15 le dimanche"
VIDEO. Fin de cavale sanglante de Jacques Mesrine : "Je ne voulais pas qu'il lance ses grenades", dit le commissaire Broussard "13h15 le dimanche"
Article rédigé par France 2
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L’ennemi public numéro 1 est mort dans sa voiture, à 42 ans, le corps criblé de balles tirées par les policiers de la Brigade antigang. Quarante après, son patron revient sur les circonstances controversées de cette intervention porte de Clignancourt, à Paris, en plein après-midi… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 17 novembre 2019.

Jacques Mesrine tombe sous les balles tirées par les policiers de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) dirigée par le commissaire Robert Broussard, le 2 novembre 1979, à 15h15, porte de Clignancourt, à Paris. L’ennemi public numéro 1 est abattu à 42 ans au volant de sa voiture allemande. Sa compagne Sylvia Jeanjacquot est grièvement blessée à ses côtés. Les conditions de l’intervention ont donné lieu à de nombreuses polémiques, notamment l’absence de sommations, selon des témoins. "Ce dont j’avais peur, c’est que cela se termine en carnage", explique l’ancien patron de l’Antigang au magazine "13h15 le dimanche" (replay).

"On savait que Mesrine était super armé, lui-même nous avait dit par voie de presse ce qu’il avait comme armement, précise-t-il. Des grenades tchèques défensives avec 60 ou 70 fragments : danger mortel jusqu’à quatre-vingts mètres. Et il en avait plusieurs. Donc, je ne voulais pas qu’il lance ses grenades… Il y avait le camion avec trois ou quatre types qui devaient protéger ceux qui allaient intervenir sur le côté, braquer Mesrine. Je voulais qu’il me voie. Je me disais qu’en me voyant, peut-être renoncerait-il à faire ce qu’il avait toujours promis : lancer ses grenades. J’arrive sur le côté, et là, il se penche sur sa gauche où était son petit sac à grenades. Et quand il se penche pour en saisir une, les gars tirent…"

"J’ai fait ce que j’ai pensé devoir faire"

Bruno Mesrine, le fils de "l’homme aux mille visages", apprend par sa grand-mère que son père a été tué. Il allume le téléviseur : "Je me prends une véritable bombe sur la tête. C’est tout qui s’effondre. La colère, c’est après que ça arrive, la haine aussi. Mais sur le coup, c’est comment on a pu faire ça à mon père ? Comment on a pu le tuer comme ça ? Le voir criblé de balles… Personne n’a les vrais chiffres sur le nombre d’impacts. Même l’autopsie a été incapable de le donner. Il se serait peut-être pris trente-huit impacts à lui tout seul. C’’est le dégoût : un, vous n’auriez pas pu l’arrêter ? Deux, si vous le tuez, on n'aurait pas pu le tuer plus proprement que ça ?" 

Le corps de Jacques Mesrine reste un long moment dans la voiture avant d’être enfin évacué sur un brancard qui fend la foule des journalistes et des badauds. La scène est photographiée et filmée sous tous les angles… "Il n’y a pas eu de bavure ?" demande un reporter au commissaire Broussard : "Non, non, absolument pas, la preuve", répond-il. Quarante ans après, il assure : "J’ai fait ce que j’ai pu, ce que je devais faire, ce que j’ai pensé devoir faire." La famille de Jacques Mesrine a porté plainte contre X pour "assassinat". Après vingt-cinq ans de procédures, la justice a prononcé  un non-lieu en 2004, confirmé par la Cour de cassation un an plus tard. "Le Grand", comme il s'était lui-même surnommé, repose au cimetière Nord de Clichy, sa ville de naissance, dans les Hauts-de-Seine.

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