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Pas-de-Calais : ce que l'on sait de la mort d'un inspecteur des impôts tué lors d'un contrôle fiscal

Le meurtrier, qui a également séquestré une autre agente, s'est suicidé. Une enquête pour assassinat est ouverte.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
La maison d'un brocanteur à Bullecourt (Pas-de-Calais) où un agent du fisc a été tué le 21 novembre 2022. (FRANCE TELEVISIONS)

Un agent du fisc de 43 ans a été tué, lundi 21 novembre, à Bullecourt (Pas-de-Calais), après avoir été séquestré avec une collègue dans le cadre d'un contrôle fiscal chez un auto-entrepreneur, qui s'est ensuite donné la mort. "Cet homme faisait simplement son travail", a affirmé le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, en annonçant la nouvelle devant le Sénat lundi soir.

Un meurtre à l'arme blanche

La victime et sa collègue procédaient, lundi après-midi, à une intervention à domicile "pour effectuer une vérification de la comptabilité" de l'entreprise du brocanteur, a rapporté le parquet d'Arras. L'homme aurait alors séquestré et ligoté les deux agents, avant de tuer l'homme à coups de couteau. Le contrôleur des impôts est mort "de plusieurs coups de couteau dans le dos et au thorax", a déclaré le procureur mardi après-midi lors d'une conférence de presse. Le meurtrier s'est ensuite "donné la mort par arme à feu", a-t-il ajouté. Son fils de 13 ans était "présent" sur les lieux, mais n'a pas été témoin des faits, selon le maire de la commune, Eric Bianchin.

"Au moment de l'arrivée des gendarmes, les deux hommes étaient morts", a détaillé à l'AFP une source proche de l'enquête, soulignant que la gendarmerie avait été alertée peu après 18 heures "par un témoin". L'inspectrice ligotée "a assisté au meurtre de son collègue", a également rapporté mardi Gabriel Attal. Elle est âgée de 39 ans. "Elle n'a pas été blessée physiquement mais elle est très choquée psychologiquement", a précisé le procureur de la République.

Une enquête ouverte pour assassinat

La section de recherche de la gendarmerie des Hauts-de-France a été saisie dans le cadre d'une enquête de flagrance pour assassinat, car les "premiers éléments semblent se diriger vers un acte prémédité", selon le procureur. Une perquisition a été lancée, mardi à 8 heures, au domicile du brocanteur, a constaté une équipe de France Télévisions sur place. "Nous avons retrouvé sur place des colliers de serrage, a expliqué le procureur devant la presse. Ces liens avaient été probablement achetés avant les faits."

Un entrepreneur connu de la police

Le meurtrier de 46 ans, divorcé et père de deux enfants qu'il "adorait", était arrivé dans le village il y a sept ans, selon le maire du village. "Il avait acheté une ferme, où il faisait des ventes chez lui. Il vidait les maisons, les vides-greniers et revendait chez lui", a ajouté l'élu, sans se prononcer sur la situation fiscale du brocanteur. Selon nos informations, le commerçant rencontrait d'importantes difficultés financières. Il avait déjà fait l'objet de contrôles, notamment à son domicile.

"C'est un petit village, tout le monde se connaît. Je n'ai jamais eu de problème avec lui, il était serviable, c'était une personne lambda. Il était intégré dans le village", a poursuivi le maire, précisant sur franceinfo qu'il était "membre du comité des fêtes". Selon lui, les habitants "le voyaient très peu" car "il partait très tôt le matin pour son activité". La gérante du café du village, interrogée par France 3 Hauts-de-France, le décrit comme une personne "simple".

"Il aimait donner un coup de main et prêter des choses pour la commune, comme des châteaux gonflables pour le 14-Juillet."

La gérante du café de Bullecourt

à France 3 Hauts-de-France

Le suspect était connu des services judiciaires pour des faits de droit commun. Il avait été impliqué dans une affaire de violences sur mineur en 2010, selon une source proche de l'enquête contactée par France Télévisions. "Je ne l'avais jamais vu violent", a assuré l'édile, disant n'avoir "aucune explication sur son geste".

Une victime âgée de 43 ans

"Ce soir, le service public a le visage de ce chef de brigade, tué alors qu'il accomplissait sa mission, sa passion, au service du bien commun", a déclaré Gabriel Attal, lundi soir, au Sénat, avant d'inviter à un moment de recueillement "en son hommage" dans l'hémicycle. 

La victime, un inspecteur principal des finances publiques de 43 ans, était un chef de brigade de vérification dans le Pas-de-Calais, a-t-il précisé. Ses collègues sont "bouleversés et en deuil", a poursuivi le ministre, évoquant "un drame innommable". Il a ensuite salué "un agent d'expérience""toujours présent pour ses collègues, pour les soutenir".

Un hommage prévu mercredi

Gabriel Attal s'est rendu à la direction départementale des finances publiques d'Arras mardi matin pour échanger avec les collègues du chef de brigade tué. "La République pleure l'un des siens", a déclaré le ministre des Comptes publics. Il a par ailleurs annoncé qu'un hommage serait rendu "dans l'ensemble des centres des finances publiques", mercredi, à midi.

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