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La Réunion : la justice demande un renforcement des moyens contre les attaques de requins

Après le décès lundi d'une adolescente de 15 ans attaquée par un requin dans la baie de Saint-Paul, le tribunal administratif de Saint-Denis a enjoint vendredi au préfet de la Réunion de mettre en œuvre des "actions de plus grande envergure que celles entreprises jusqu'à ce jour".
Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Zach Ransom Sipa Press)

Lutter contre les requins et faire en sorte que des attaques mortelles ne se reproduisent plus. Tel était le but du recours déposé devant le tribunal administratif de Saint-Denis par le député-maire (MoDem) de Saint-Leu Thierry Robert.

Une action en justice pour "forcer l'Etat à agir ".

Cette initiative faisait suite à la mort de Sarah, une adolescente de 15 ans tuée lundi par un requin alors qu'elle se baignait avec une amie dans la baie de Saint-Paul. Après ce décès, le préfet a pris un arrêté autorisant la pêche de l'animal "suspecté d'en être responsable ". Mercredi, un requin de plus de trois mètres a été capturé et tué dans la baie de Saint-Paul, une autopsie devant déterminer s'il est bien le responsable.

Mettre en oeuvre des mesures efficaces

Il semble que le maire de Saint-Leu a été entendu puisque le juge des référés a enjoint vendredi à l'administration préfectorale de procéder dans un délai de 15 jours à la "détermination des mesures nécessaires devant être incessamment mises en oeuvre ", pour "tenter de mettre fin ou, à défaut, de prévenir le plus efficacement
possible le risque caractérisé et imminent résultant des attaques de requins
bouledogues adultes sur le littoral le plus exposé de l'île de la Réunion
".

"C'est une bonne décision ", a commenté Me Vincent Gury, l'avocat de Thierry
Robert, en prenant connaissance de la décision. "Le tribunal reconnaît qu'il existe un danger caractérisé et que
les mesures sont insuffisantes
", a-t-il ajouté, qualifiant "d'assez rare une
telle décision en matière de référé-liberté
".

Une satisfaction partagée par Me Patrice Spinosi, l'autre avocat du maire de Saint-Leu : "C'est la première fois que le juge administratif à La Réunion prend la mesure des difficultés liées aux requins et qu'il impose à l'administration de réagir ", a-t-il déclaré au micro de France Info.

L'avocat a rappelé que la commune de Saint-Leu avait à de multiples reprises tenté d'initier la pêche aux requins :

Le 21 mai dernier, le tribunal administratif avait suspendu un arrêté de cet élu autorisant la pêche au requin sur le territoire maritime de sa commune, relevant que les prélèvements allaient se faire dans la Réserve marine.En 2012, le même tribunal avait pris une décision identique contre un arrêté du préfet prévoyant des prélèvements dans la Réserve marine.

"On ne peut envisager une éradication des requins "

Lors de l'audience, le représentant du préfet a rappelé que le littoral de
Saint-Leu se situe intégralement au sein de la Réserve marine, dont la moitié en
zone de protection forte. Il a expliqué que la préfecture n'est pas opposée à des prélèvements "ponctuels et limités " de requins mais qu'"on ne peut
envisager une éradication des requins
".

"Le risque est sérieux mais le danger
n'est pas caractérisé
", a-t-il expliqué, soulignant que de nombreuses mesures
ont été mis en place pour prévenir les attaques dont un Comité opérationnel
chargé du risque requin. Il a noté qu'"il n'y a pas une recrudescence
d'accidents
" par rapport aux dernières décennies.

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