Lutter contre les requins et faire en sorte que des attaques mortelles ne se reproduisent plus. Tel était le but du recours déposé devant le tribunal administratif de Saint-Denis par le député-maire (MoDem) de Saint-Leu Thierry Robert.Une action en justice pour "forcer l'Etat à agir ". Cette initiative faisait suite à la mort de Sarah, une adolescente de 15 ans tuée lundi par un requin alors qu'elle se baignait avec une amie dans la baie de Saint-Paul. Après ce décès, le préfet a pris un arrêté autorisant la pêche de l'animal "suspecté d'en être responsable ". Mercredi, un requin de plus de trois mètres a été capturé et tué dans la baie de Saint-Paul, une autopsie devant déterminer s'il est bien le responsable.Mettre en oeuvre des mesures efficacesIl semble que le maire de Saint-Leu a été entendu puisque le juge des référés a enjoint vendredi à l'administration préfectorale de procéder dans un délai de 15 jours à la "détermination des mesures nécessaires devant être incessamment mises en oeuvre ", pour "tenter de mettre fin ou, à défaut, de prévenir le plus efficacementpossible le risque caractérisé et imminent résultant des attaques de requinsbouledogues adultes sur le littoral le plus exposé de l'île de la Réunion "."C'est une bonne décision ", a commenté Me Vincent Gury, l'avocat de ThierryRobert, en prenant connaissance de la décision. "Le tribunal reconnaît qu'il existe un danger caractérisé et queles mesures sont insuffisantes ", a-t-il ajouté, qualifiant "d'assez rare unetelle décision en matière de référé-liberté ".Une satisfaction partagée par Me Patrice Spinosi, l'autre avocat du maire de Saint-Leu : "C'est la première fois que le juge administratif à La Réunion prend la mesure des difficultés liées aux requins et qu'il impose à l'administration de réagir ", a-t-il déclaré au micro de France Info.L'avocat a rappelé que la commune de Saint-Leu avait à de multiples reprises tenté d'initier la pêche aux requins :Le 21 mai dernier, le tribunal administratif avait suspendu un arrêté de cet élu autorisant la pêche au requin sur le territoire maritime de sa commune, relevant que les prélèvements allaient se faire dans la Réserve marine.En 2012, le même tribunal avait pris une décision identique contre un arrêté du préfet prévoyant des prélèvements dans la Réserve marine."On ne peut envisager une éradication des requins "Lors de l'audience, le représentant du préfet a rappelé que le littoral deSaint-Leu se situe intégralement au sein de la Réserve marine, dont la moitié enzone de protection forte. Il a expliqué que la préfecture n'est pas opposée à des prélèvements "ponctuels et limités " de requins mais qu'"on ne peutenvisager une éradication des requins "."Le risque est sérieux mais le dangern'est pas caractérisé ", a-t-il expliqué, soulignant que de nombreuses mesuresont été mis en place pour prévenir les attaques dont un Comité opérationnelchargé du risque requin. Il a noté qu'"il n'y a pas une recrudescenced'accidents " par rapport aux dernières décennies.