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La classe politique en campagne, face au meurtre d'Agnès

Alors que le père d'Agnès appelle à "éviter toute politisation" du meurtre, le gouvernement promet à chaud de légiférer sur la récidive et annonce surtout des réformes pour le lendemain des élections de 2012. "La ligne jaune est franchie", rétorque le PS.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (Jacques Demarthon AFP)

Jamais le timing n'avait été aussi serré. La jeune Agnès de 13 ans a été retrouvée morte vendredi. Le profil de son meurtrier présumé dressé aussitôt. Réunion interministérielle hier, soit trois jours après. Et dans la soirée, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant sur TF1 et son homologue de la Justice Michel Mercier sur France 2, pour détailler un nouveau train de mesures contre la récidive.

"Guéant jette le masque"

Les deux ministres en plateau ont assuré le service après-vente des décisions prises en réunion interministérielle dans l'après-midi. Soit le placement impératif en centres éducatifs fermés des mineurs en attente de jugement pour "les crimes les plus graves ", l'échange obligatoire d'informations sur les mineurs délinquants entre professionnels de la justice, de l'éducation ou de la santé et une "évaluation pluridisciplinaire de la dangerosité " des délinquants. Mais Claude Guéant annonce surtout une réforme de la justice des mineurs et de l'ordonnance de 1945... après les élections présidentielle et législatives.

C'est le sénateur PS, André Vallini, chargé de la justice auprès du candidat François Hollande, qui a réagi le premier hier soir dans un communiqué intitulé "Guéant jette le masque ". Le ministre de l'Intérieur, écrit-il, "a malheureusement franchi la ligne jaune, en élève zélé du sarkozysme ", en annonçant "que le sujet de la justice des mineurs sera traité après l'élection présidentielle avouant par là que Nicolas Sarkozy allait en faire un thème de campagne électorale ".

André Vallini poursuit : "Décidément, cette droite ne réussira jamais à échapper à ses vieux démons, ceux de la démagogie et du populisme judiciaire ". Le sénateur avait estimé pourtant que la réunion de Matignon était légitime hier après-midi, "comme était légitime l'organisation par l'équipe de François Hollande d'une conférence de presse sur ce sujet très difficile qui mérite de part et d'autre de l'échiquier politique un esprit de responsabilité dénué d'arrière pensées électorales ".

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