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Procès pour corruption : à Monaco, des figures de la Côte d'Azur dans l'ombre de la tour Odéon

Le procès tournant autour de la construction d’un immeuble luxueux à Monaco s’est ouvert lundi au tribunal correctionnel de Marseille. Des élus, hommes d’affaire et entrepreneurs comparaissent dans un vaste dossier de corruption présumée.

Article rédigé par David Di Giacomo, franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le projet de construction de la tour Odéon, la plus haute de Monaco, a donné lieu en 2009 à une affaire de corruption présumée  (CYRIL DODERGNY / MAXPPP)

Aujourd'hui, la tour Odéon de 49 étages domine Monaco, avec un appartement sur cinq niveaux de 3 300 m2, présenté comme le plus cher du monde. En 2009, le projet de sa construction a été entaché d'une affaire de corruption retentissante sur la Côte d'Azur, impliquant, selon l'accusation, des promoteurs, un intermédiaire et des élus. Le procès de l'affaire dite "Mains propres" s'est ouvert lundi 28 novembre devant le tribunal correctionnel de Marseille. Les audiences doivent durer deux semaines.

La plus haute tour monégasque

L'affaire jugée depuis lundi secoue la Côte d'Azur, depuis novembre 2009. Gérard Spinelli, le maire de Beausoleil, une commune française proche de Monaco, est placé en garde à vue, ainsi que trois proches de René Vestri, sénateur-maire de Saint-Jean-Cap-Ferrat, décédé en février 2013, alors qu’il était mis en examen dans ce dossier. Il leur est reproché un lien avec Lino Alberti, un entrepreneur monégasque.

Cet intermédiaire présumé, au cœur du dossier, a dit aux enquêteurs avoir donné 65 000 euros en liquide au maire de Beausoleil pour qu'il ne s’oppose pas à la construction de la tour Odéon, voisine de sa commune. La construction à Monaco de ce gratte-ciel de 170 m de haut et 49 étages dérange alors des habitants de Beausoleil. Des accusations que l'élu conteste. 

Un pacte de corruption ?

Derrière ces pots-de-vin présumés, il y aurait Claudio et Paolo Marzocco, les promoteurs de la tour luxueuse de Monaco. Les deux frères italiens sont soupçonnés d'avoir promis une commission de 2 millions d'euros à l'entrepreneur Lino Alberti pour qu'il s'assure que l'immense chantier de cette tour se déroule sans accroc. Les Marzocco évoquent une rétribution normale, mais le juge d'instruction, lui, y voit un pacte de corruption. Lino Alberti, aurait touché pour sa part 250 000 euros des frères Marzocco. Une simple rétribution pour s'assurer du bon déroulement du chantier, affirment les promoteurs de la tour, qui réfutent tout sous-entendu de pacte de corruption. Les Marzocco, issus d’une famille les plus influentes de la principauté de Monaco, sont défendus par trois ténors dont Eric Dupond-Moretti.

Les deux frères risquent jusqu'à 10 ans de prison, si leur culpabilité pour corruption active est reconnue.

Ouverture du procès pour corruption de figures de la Côte d'Azur et Monaco : un reportage de David Di Giacomo (France Bleu Azur)

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