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Des chômeurs piégés par une vraie-fausse annonce à Pôle Emploi

Une vingtaine de personnes devraient porter plainte contre un homme. Il s'est fait passer pour un chef d'entreprise et a déposé des offres d'emplois à Pôle Emploi. Il proposait de venir travailler à Lausanne et offrait des salaires importants.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

L'offre est alléchante. Près de 8.000 euros pour aller
travailler en Suisse dans une société – SM Vision – installée à Lausanne. Une offre
qui a séduit plusieurs chômeurs inscrits à Pôle Emploi. L'une des victimes n'hésite
ainsi pas à emprunter 500 euros pour aller passer un entretien d'embauche.

Une fois à Lausanne, cette dame explique avoir rencontré
Eric-Théodore Yepao. L'homme lui raconte être le fondateur de SM Vision, une
société qui existe vraiment, explique en être le directeur général et comme pour une quinzaine d'autres personnes lui  fait
passer un entretien. Elle n'y voit que du feu. Car l'homme, en
réalité, n'a rien à voir avec l'entreprise.

Pourtant le nom d'Eric-Théodore Yepao n'est pas inconnu chez
SM Vision. Il a proposé de racheter la société sans sortir le carnet de chèque.
Joint par France Info, il ne se présente plus comme le directeur, mais comme le
futur patron car, dit-il, le rachat de la société est toujours à l'ordre du
jour. Par ailleurs il réfute le terme d'arnaque : "On n'a pas pris d'argent,
on n'a pas demandé un paiement, on n'a pas extorqué de fonds."

Pôle Emploi a-t-il manqué de vigilance ?

Le problème, dans cette affaire, c'est que les annonces qui
ont abusé les chômeurs ont été déposées et publiées à Pôle Emploi. Et les
victimes se demandent si l'organisme n'a pas manqué de vigilance.

Pour Jean-Baptiste Lafay, chargé de communication chez Pôle
Emploi, il est difficile de mener une enquête poussée. L'existence des
entreprises est vérifiée, pas le CV des dirigeants ou de ceux qui prétendent l'être, détaille Jean-Baptiste Lefay : "Nous
sommes au service des chômeurs, mais aussi des chefs d'entreprises. Et lorsqu'ils
viennent déposer une annonce, c'est souvent urgent. Si on s'engage dans un
processus de vérification poussé, c'est autant de temps durant lequel l'offre n'est
pas à disposition des demandeurs d'emplois"
.

Les victimes sont inquiètes. Eric-Théodore Yeapo dispose désormais de
leurs RIB et d'une copie de leurs pièce d'identité. "Pour rembourser les
achats des futurs employés"
, dit-il. Les personnes abusées veulent
désormais porter l'affaire devant les tribunaux. Pôle Emploi pourrait également
porter plainte. Eric-Théodore Yepao est déjà recherché par la police anglaise
pour fraude.

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