L'offre est alléchante. Près de 8.000 euros pour allertravailler en Suisse dans une société – SM Vision – installée à Lausanne. Une offrequi a séduit plusieurs chômeurs inscrits à Pôle Emploi. L'une des victimes n'hésiteainsi pas à emprunter 500 euros pour aller passer un entretien d'embauche.Une fois à Lausanne, cette dame explique avoir rencontréEric-Théodore Yepao. L'homme lui raconte être le fondateur de SM Vision, unesociété qui existe vraiment, explique en être le directeur général et comme pour une quinzaine d'autres personnes lui faitpasser un entretien. Elle n'y voit que du feu. Car l'homme, enréalité, n'a rien à voir avec l'entreprise.Pourtant le nom d'Eric-Théodore Yepao n'est pas inconnu chezSM Vision. Il a proposé de racheter la société sans sortir le carnet de chèque.Joint par France Info, il ne se présente plus comme le directeur, mais comme lefutur patron car, dit-il, le rachat de la société est toujours à l'ordre dujour. Par ailleurs il réfute le terme d'arnaque : "On n'a pas pris d'argent,on n'a pas demandé un paiement, on n'a pas extorqué de fonds."Pôle Emploi a-t-il manqué de vigilance ?Le problème, dans cette affaire, c'est que les annonces quiont abusé les chômeurs ont été déposées et publiées à Pôle Emploi. Et lesvictimes se demandent si l'organisme n'a pas manqué de vigilance.Pour Jean-Baptiste Lafay, chargé de communication chez PôleEmploi, il est difficile de mener une enquête poussée. L'existence desentreprises est vérifiée, pas le CV des dirigeants ou de ceux qui prétendent l'être, détaille Jean-Baptiste Lefay : "Noussommes au service des chômeurs, mais aussi des chefs d'entreprises. Et lorsqu'ilsviennent déposer une annonce, c'est souvent urgent. Si on s'engage dans unprocessus de vérification poussé, c'est autant de temps durant lequel l'offre n'estpas à disposition des demandeurs d'emplois" .Les victimes sont inquiètes. Eric-Théodore Yeapo dispose désormais deleurs RIB et d'une copie de leurs pièce d'identité. "Pour rembourser lesachats des futurs employés" , dit-il. Les personnes abusées veulentdésormais porter l'affaire devant les tribunaux. Pôle Emploi pourrait égalementporter plainte. Eric-Théodore Yepao est déjà recherché par la police anglaisepour fraude.