Ce que l'on sait de la mort, à Roissy, d'un Algérien en cours d'expulsion
Une information judiciaire pour "homicide involontaire" a été ouverte après la mort d'un Algérien à la suite d'une crise cardiaque pendant son transfert vers l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle (Val-d'Oise).
Un Algérien de 51 ans qui devait prendre l'avion pour être expulsé de France est mort, jeudi 22 août au soir, d'une crise cardiaque survenue au cours de son transfert vers l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle. Au lendemain du décès, une information judiciaire pour "homicide involontaire" a été ouverte par le procureur de la République.
Un juge d'instruction a été chargé de l'ensemble des investigations "de nature à établir les circonstances qui ont conduit à ce décès, a priori accidentel", a déclaré le parquet dans un communiqué. Francetv info fait le point sur ce décès.
Que s'est-il passé ?
Le sans-papier a quitté le Centre de rétention administrative de Vincennes (Val-de-Marne), où il était retenu, à 19 heures, jeudi 21 août, dans un fourgon en direction de l'aéroport de Roissy. Escorté par des policiers, l'homme a fait un malaise sur la route, selon une source policière, interrogée par l'AFP.
"En arrivant à Roissy, les policiers se sont aperçus qu'il était en train de faire un malaise dans le fourgon, et malgré les secours prodigués, il est décédé d'une crise cardiaque", a-t-elle précisé.
Que s'est-il passé dans le fourgon ?
"Les premiers résultats de l'autopsie pratiquée ce jour sur le corps, dans le cadre de l'enquête en recherches des causes de la mort (...), conduisent le procureur de la République à ouvrir ce jour une information judiciaire du chef d'homicide involontaire contre X", a déclaré le parquet dans un communiqué.
Le voyage se serait, "semble-t-il", déroulé sans incident, a indiqué plus tôt dans la journée une source policière à l'AFP. De son côté, l'avocat de la victime, Sohil Boudjellal, assure au contraire que le contexte de cette expulsion était "extrêmement tendu". "Il ne voulait pas se faire expulser, car toutes les voies de recours n'avaient pas été épuisées", a-t-il déclaré.
"Le chef d'escorte, que j'ai eu au téléphone le jeudi soir, n'a rien voulu entendre et voulait quoi qu'il arrive procéder à l'expulsion. Il a été pris par la force. Il a probablement dû se débattre", a-t-il estimé.
Pourquoi se faisait-il expulser ?
Ce ressortissant algérien sans papier faisait l'objet d'un arrêté ministériel d'expulsion en date du 12 août. Quatre jours plus tard, il s'était très violemment opposé à une première tentative d'expulsion et avait dû être reconduit au Centre de rétention de Vincennes.
Depuis 2000, l'homme avait été condamné plus d'une dizaine de fois en France notamment pour des vols, des escroqueries et des actes de violence. Le ressortissant algérien a effectué plusieurs séjours en prison. Il était d'ailleurs incarcéré lorsque la décision de l'expulsion a été prise. Il a donc été transféré d'une prison au Centre de rétention de Vincennes.
"Les missions d'éloignement sont des missions humainement toujours compliquées. Les policiers font très souvent face à des situations particulièrement tendues. Ils doivent gérer la détresse et la colère d'individus qui peuvent se montrer extrêmement violents", a déclaré Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
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