Attentat d'Arras : le suspect a réalisé une vidéo et un audio de revendication et d'allégeance à l'Etat islamique avant l'attaque
Le suspect de l'attentat d'Arras a réalisé une vidéo et un audio de revendication avant l'attaque, a appris mardi 17 octobre franceinfo de source proche de l'enquête, confirmant une information de CNews. D'après les informations de franceinfo, le suspect a également réalisé un audio de revendication.
La vidéo et l'audio ont été retrouvés sur le téléphone de l'assaillant. Il s'agit de contenus dans lesquels Mohammed M. prête allégeance au groupe Etat islamique. Selon les informations de France Inter, le message audio retrouvé dans le téléphone de Mohammed M. dure dix minutes. Dans ce fichier sonore, l'assaillant prête allégeance à Daech, en arabe. Le message a été retrouvé par les enquêteurs en pièce jointe d'un e-mail non envoyé qui aurait dû être expédié le matin du 13 octobre à 10h59, jour de l'attaque. Ce message n'est finalement jamais parti.
Mohammed M. "développe sa haine de la France" dans l'audio
D'après le procureur de la République antiterroriste, qui s'est exprimé mardi lors d'un point presse, dans cet audio le suspect "développe sa haine de la France, des Français, de la démocratie et de l'enseignement dont il avait bénéficié dans notre pays". Autre point détaillé par le procureur, le fait que dans ce message Mohammed M. mentionne "son soutien aux musulmans en Irak, en Asie, en Palestine" mais ne relie pas "son acte directement aux événements récemment réalisés en Israël". Concernant la vidéo, on y voit le suspect en train de se filmer devant un monument aux morts à Arras. D'après Jean-François Ricard, elle dure 30 secondes et a été tournée 20 minutes avant les faits.
De source proche de l'enquête à franceinfo, le principal suspect - arrivé en fin de matinée au palais de justice en vue de sa présentation à un juge d'instruction - a été "provocateur, insolent et effronté" lors de sa garde à vue, dans "un rapport de force", n'assumant pas les faits qui lui sont reprochés. D'après une source proche du dossier à France Inter, il s'est également dit "musulman pratiquant" et a récité, à plusieurs reprises lors de son audition, des versets du Coran. Les enquêteurs estiment par ailleurs que son passage à l'acte était préparé de manière "bien antérieure à la semaine qui précède".
Mis en examen et détention provisoire pour Mohammed M.
Deux autres suspects vont également être présentés à un juge d'instruction antiterroriste : le petit frère de l'assaillant âgé de 16 ans ainsi qu'"un jeune cousin", a détaillé le procureur. La garde à vue du grand frère de Mohammed M. a quant à elle été levée. Ce dernier n'est pas poursuivi à ce stade et a donc réintégré la prison où il était incarcéré pour une autre affaire.
Le parquet a requis la mise en examen et la détention provisoire pour le suspect de 20 ans, ainsi que pour son frère de 16 ans, soupçonné d'avoir "apporté un certain soutien dans son projet mortifère". Le parquet demande aussi la mise en cause du "jeune cousin de cette fratrie", âgé de moins de 16 ans, soupçonné d'avoir été "informé du projet" sans "rien faire pour l'empêcher". À noter que selon les informations de franceinfo, le jeune frère de l'assaillant et le cousin mentionné étaient en lien et échangeaient des messages.
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