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Témoignages Violences après la mort de Nahel : "S’il y a un magasin ouvert, je rentre et je prends, on fait comme tout le monde", confient des ados à Marseille

La nuit a été relativement plus calme à Marseille où des renforts conséquents ont été déployés après les violences de la veille. Des incidents ont toutefois éclaté dans le centre-ville où des tentatives de pillage et des affrontements ont eu lieu entre jeunes et forces de l'ordre.
Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les forces de l'ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les émeutiers le 1er juillet 2023 à Marseille. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

D’un côté, des groupes de jeunes très mobiles, équipés notamment de mortiers d’artifice. De l’autre, les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. L'un des jeunes émeutiers, qui prétend avoir 15 ans, s’empare du micro de notre reporter et prononce d'une tranquille petite voix d’enfant : "Je vous baise et je baise la police !". Des mots répétés et criés par d'autres émeutiers toute la nuit. 

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À Marseille, le dispositif avait été significativement musclé pour la nuit de samedi à dimanche avec un renfort massif de CRS, l'engagement de blindés, du Raid et du GIGN et de deux hélicoptères de la gendarmerie. Ces derniers, avec un avion de la police, ont survolé la ville toute la nuit pour aider à repérer les incidents. Des hommes du Raid ont également tiré depuis le toit ouvrant de leur blindé, des balles en caoutchouc pour disperser la foule.

Profiter de l'aubaine

Une foule également composée de jeunes venus simplement assister à un spectacle et, pourquoi pas, profiter de l’aubaine. "Au début, c’est justice pour Nahel, d’accord. Il l’a tué, ça se fait pas et patati, patata. Mais après, ils ont eu un petit truc, ils en ont profité pour casser un magasin, deux, trois, quatre…", explique l’un des jeunes badauds.

"Comme ils voient que c’est gratuit, ils cassent tout pour tout avoir. Donc tant qu’à faire..."

Un jeune venu profiter de l'aubaine

à franceinfo

"S’il y a un magasin d’ouvert, je rentre dedans et je prends. On fait comme tout le monde hein ?!"», justifie-t-il bravache. "C’est l’occasion !", renchérissent deux hommes. "Toute la soirée des groupes ont tenté de se constituer pour commettre des dégradations", explique la préfecture. Les forces de l’ordre ont procédé à quelque 65 interpellations, dont au moins une quinzaine pour flagrant délit de vol. 

"On marche sur la tête !"

Mohammed, lui, regarde ces scènes médusé. Il est Algérien et habite Marseille depuis 40 ans, pas très loin de la Canebière. "Je suis arrivé dans les années 1990, ce n’était pas comme ça la France, lance-t-il dépité. Je me suis intégré, je suis aide-soignant, je travaille dans un Ehpad. Là, on marche sur la tête ! Je n’arrive pas à comprendre. C’est une génération de merde, excusez-moi du mot. Je n’y arrive pas. Ils n’ont pas de respect, ils ne sont pas éduqués ! Je ne suis pas triste. Ça m’énerve. Ce n’est pas normal. Il faut trouver une solution." 

Pour aller dans ce sens, l'un des groupes de supporters de l'OM, les South winners, a publié un communiqué dans lequel il parle d'un "déferlement de violence totalement gratuite et inutile" et où il  "condamne avec fermeté les actes de vandalisme". Il demande aux jeunes marseillais de "cesser immédiatement ces actes de destructions de la ville. Vous salissez la mémoire" de Nahel.

Pour aller dans ce sens, l'un des groupes de supporters de l'OM, les South winners, a publié un communiqué dans lequel il parle d'un "déferlement de violence totalement gratuite et inutile" et où il  "condamne avec fermeté les actes de vandalisme".  Il demande aux jeunes marseillais de "cesser immédiatement ces actes de destructions de la ville. Vous salissez la mémoire" de Nahel.

Le reportage de Valentin Dunate à Marseille

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