Européennes 2024 : temps de parole, débats, propagande électorale... Comment se déroule la campagne officielle ?

Les élections ont lieu dans moins de deux semaines, le 9 juin. Dans cette période, les candidats seront beaucoup plus visibles dans l'espace public.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des affiches de campagne pour les élections européennes du 9 juin, le 18 mai 2024 à Auch (Gers). (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS / AFP)

Quinze jours avant de se rendre aux urnes. Le décompte a commencé avant les élections européennes, qui auront lieu dimanche 9 juin en France. La campagne officielle est lancée lundi 27 mai pour les 38 listes en lice – un chiffre record, avec quatre listes de plus qu'en 2019.

Clips de campagne, affichage, débats… La présence des candidats dans l'espace public et médiatique va s'intensifier, avec des règles à respecter. Franceinfo vous explique comment va se dérouler cette campagne, qui s'achève le 7 juin à minuit, période de réserve oblige.

Une équité de temps de parole, pas une stricte égalité

Les règles de temps de parole ne sont pas les mêmes que pour une élection présidentielle, où une stricte égalité doit être observée entre les candidats. Dans le cadre du scrutin européen, l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel, s'en tient à un principe d'équité. Dix-sept chaînes de télévision et 10 stations de radio, listées par le site Toute l'Europe, doivent décompter le temps de parole des différentes listes depuis la mi-avril, soit huit semaines avant le scrutin, contre six semaines en 2019. "Nous avons souhaité allonger la période (...), la campagne électorale ayant déjà, de fait, commencé", avait justifié Roch-Olivier Maistre, président de l'Arcom, le 7 mars, selon des propos rapportés par Le Monde.

Plusieurs critères doivent être respectés par les médias pour maintenir ce principe d'équité. Les temps de parole pris en compte sont ceux des candidats et de leurs soutiens, toutes émissions confondues. Un temps d'antenne plus long est accordé aux listes les plus représentatives, en fonction des résultats obtenus aux dernières élections, des sondages d'opinion et de leur contribution dans le débat électoral. On entend donc davantage les principaux partis pendant la campagne.

Une période de réserve pour le gouvernement, avant celle des candidats et les médias

En France, l'usage veut que les membres du gouvernement entrent en période de réserve en même temps que démarre la campagne officielle, pour éviter d'utiliser des moyens publics à des fins électorales. Cette tradition républicaine ne repose cependant sur aucun texte de loi. La période de réserve électorale "a pour objectif de préserver la nécessaire neutralité politique de l'autorité administrative en période électorale et l'impartialité des agents", détaillait le ministère de l'Intérieur dans une réponse à une question écrite posée par le député Bernard Roman, en 2011.

Lors de la campagne des élections européennes de 2019, le Premier ministre, Edouard Philippe, était passé par une circulaire pour demander à ses ministres et secrétaires d'Etat de ne pas se déplacer dans ce cadre, sauf "accord préalable". Auquel cas les frais de ces déplacements doivent être pris en charge par les partis. En revanche, aucune règle n'interdit la participation de ministres à des meetings, à condition qu'il ne puisse pas y avoir de confusion avec leurs activités gouvernementales.

Les candidats et les médias entreront à leur tour en période de réserve le vendredi 7 juin à minuit, date de la clôture de la campagne officielle. Pendant deux jours, la veille et le jour du scrutin, la distribution de documents électoraux et la diffusion de tout message ayant un caractère de propagande électorale, propos politique ou sondage, seront interdites. Cette période s'arrêtera le dimanche 9 juin à 20 heures, heure à laquelle tomberont les premières estimations des résultats du scrutin européen.

Programmes, affiches et clips de campagne diffusés sur tout le territoire

Les affiches des candidats et de leur liste sont apposées à compter de lundi sur les panneaux dédiés, à proximité des bureaux de vote des 36 000 communes françaises. L'inflation des listes est un casse-tête pour les mairies, qui ont dû prévoir 38 panneaux d'affichage devant les bureaux de votes. Une circulaire les autorise cependant à les scinder en plusieurs parties ou à utiliser les murs des bâtiments publics. Le programme des listes est aussi publié en ligne sur un site du ministère de l'Intérieur et disponible en version audio.

Les professions de foi sont également envoyées dans les boîtes aux lettres. La commission nationale de propagande a jusqu'au 5 juin pour faire parvenir aux 48 millions d'électeurs et aux mairies les documents électoraux (professions de foi, bulletins de vote…).

A partir de lundi, les candidats sont aussi davantage visibles et audibles puisque les médias de l'audiovisuel public, télé et radio, sont tenus de diffuser leurs clips de campagne. Un spot d'une durée maximum de trois minutes, dont la diffusion a été validée par l'Arcom, qui a tiré au sort l'ordre de passage de ces clips.

Plusieurs débats et grands meetings prévus jusqu'au 7 juin

Les candidats des principales listes vont tenir plusieurs grands meetings, détaillés par Toute l'Europe, d'ici au 7 juin. La candidate de la majorité présidentielle, Valérie Hayer (Renaissance, MoDem, Agir, Horizons et Parti radical), sera mardi à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), en présence du Premier ministre Gabriel Attal. Le surlendemain, c'est le candidat du Parti socialiste et de Place publique, Raphaël Glucksmann, qui tiendra un meeting à Paris. Du côté des Républicains, le grand meeting de fin de campagne de François Bellamy aura lieu le 5 juin au Cannet (Alpes-Maritimes). Pour le Rassemblement national et Jordan Bardella, ce sera dimanche 2 juin à Paris. Le même jour, Les Ecologistes-EELV, autour de la tête de liste Marie Toussaint, se réuniront à Aubervilliers (Saint-Denis).

Des débats entre les principales têtes de liste sont également au programme pendant cette campagne officielle, notamment le 4 juin sur France 2, dans l'émission politique "L'Evénement". Dans un entretien au Parisien paru samedi, Emmanuel Macron a relancé l'idée d'un débat avec Marine Le Pen, alors que la liste du RN est en tête des sondages. 

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