Accident de TGV en Alsace : première rencontre entre la SNCF et les familles
Les proches des victimes de l'accident de TGV lors d'un essai le 14 novembre 2015 à Eckwersheim (Bas-Rhin) sont sortis sans dire un mot après une réunion ce samedi après-midi avec les représentants de la SNCF. La rencontre, une première depuis le drame qui s'est produit juste à côté de Strasbourg, a duré un peu plus de trois heures, et s'est terminée par une intervention du patron de la SNCF, Guillaume Pépy. Une réunion qui représente "symboliquement un bras tendu aux victimes de la part de la compagnie", selon Maître Chemla, l'avocat des familles, interrogé par France Info. "Les blessures sont les blessures, mais nous avons un interlocuteur qui se présente, qui assume et qui explique qu'il fera ce qu'il doit faire", a-t-il poursuivi.
La SNCF n'a pas confirmé les informations du Parisien
Concernant les révélations du journal Le Parisien–Aujourd'hui en France ce samedi, selon lesquelles le conducteur n'a pas respecté la feuille de route et freiné un kilomètre trop tard, de manière délibérée, la SNCF s'est refusée à toute confirmation, mais s'est voulue la plus pédagogique pour expliquer les circonstances de l'accident. La question de l'indemnisation des victimes, très complexe, a également été évoquée.
"Objectivement, les informations révélées par Le Parisien ne changent pas la donne" , estime sur France Info l'avocat des familles, Gérard Chemla. "Nous savons depuis l'origine qu'il y a un excès de vitesse qui explique le déraillement, cet excès de vitesse a nécessairement pour source une faute humaine, puisqu'il était prévu qu'à l'endroit de l'accident le train roule à 176 km/h et non pas 240, donc la faute humaine on sait qu'elle existe ".
Quel cadre pour les rames d'essai ?
Et l'avocat s'interroge plutôt sur les moyens mis en place pour éviter cet accident qui a fait 11 morts et 42 blessés. "La vraie difficulté est de savoir comment la faute humaine est intégrée dans la sécurisation des essais. Un TGV, normalement, est muni de systèmes de sécurité qui le font ralentir obligatoirement si l'homme se trompe. Or, dans le cadre des rames d'essai, cette sécurité ne fonctionne plus. Je pense que la vraie question à laquelle il va falloir répondre est de savoir si on peut exposer des salariés et passagers à un tel risque, s'il n'existe plus de garde-fou. "
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