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Procès France Télécom : le parquet requiert les peines maximales contre l'entreprise et l'ex-PDG Didier Lombard

Les anciens dirigeants de l'entreprise sont jugés après la série de suicides qui a touché France Télécom il y a 10 ans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien PDG de France Télécom, Didier Lombard, au tribunal de Paris, le 23 mai 2019.  (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Dix ans après plusieurs suicides de salariés, le parquet a requis les peines maximales contre France Télécom et ses ex-dirigeants, dont l'ancien PDG Didier Lombard, jugés pour "harcèlement moral". "Les peines prévues par la loi à l'époque des faits sont très faibles. On ne peut que demander le maximum", a déclaré la procureure Brigitte Pesquié, vendredi 5 juillet.

Le parquet a donc demandé 75 000 euros d'amende contre France Télécom, première entreprise du CAC 40 à être jugée pour "harcèlement moral", et un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende contre l'ex-PDG, l'ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès et l'ex-DRH Olivier Barberot.

Contre les quatre responsables qui étaient jugés pour "complicité de harcèlement moral", le parquet a requis huit mois d'emprisonnement et 10 000 euros d'amende.

"Le harcèlement moral" comme "métier"

"Ce qui est hors norme [dans ce dossier], c'est un harcèlement [érigé en] stratégie dans une des plus grandes sociétés du pays", a déclaré la procureure. C'est "le dossier le plus grave de harcèlement moral que j'ai eu à voir", a ajouté la magistrate, à l'issue d'un réquisitoire à deux voix qui a duré cinq heures.

Didier Lombard, Louis-Pierre Wenès et Olivier Barberot, "les chefs incontestés de la politique d'entreprise manageriale (...) peuvent qualifier leur agissement ainsi : le harcèlement moral est mon métier", a auparavant déclaré la procureure, Françoise Benezech. "L'obsession" du départ en trois ans de 22 000 salariés et de la mobilité de 10 000 personnes "est devenue le coeur de métier des dirigeants de France Télécom", a-t-elle estimé.

France Télécom, rebaptisé Orange en 2013, était devenu à la fin des années 2000 le symbole de la souffrance au travail. Il y a dix ans, l'entreprise faisait la une des médias alors que plusieurs salariés se suicidaient en laissant des courriers accablants contre leur employeur. Le tribunal a analysé les cas de trente-neuf parties civiles, retenues par les magistrats instructeurs. Parmi elles, dix-neuf se sont suicidées.

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