Réforme des retraites : les députés ne se font pas d'illusion sur l'avenir de la deuxième demande de RIP
À gauche, l'enthousiasme du mois d'avril est retombé. Le groupe Insoumis est même plutôt pessimiste sur la décision attendue du Conseil constitutionnel sur la deuxième demande de référendum d'initiative partagée (RIP). sur la réforme des retraites. Le Conseil doit rendre son avis mercredi 3 mai sur cette demande, déposée par les parlementaires de gauche avant même que la première ne soit retoquée, le 15 avril dernier. Cette fois, le texte est enrichi pour avoir plus de chance de recevoir un feu vert des Sages. Il prévoit d'un côté de plafonner l'âge de départ à 62 ans, de l'autre de repenser le système de financement des retraites. Mais les députés ne se font pas trop d'illusions sur l'avenir de ce texte. "Je n'ai plus aucun espoir dans le Conseil constitutionnel, confie la députée de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido. Aujourd'hui, je suis obligée de me rendre à l'évidence : cette institution ne se donne pas les moyens d'analyser en droit les textes qui lui sont soumis."
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Côté socialiste, on se dit seulement raisonnablement optimiste. "C'est tout de même un rendez-vous institutionnel qui pourrait donner lieu à une surprise", estime prudemment Arthur Delaporte, député socialiste du Calvados.
"C'est une procédure expérimentale puisqu'il n'y a eu qu'un seul RIP validé par le Conseil constitutionnel, donc c'est chaque fois un risque qu'on prend parce qu'on teste la Constitution."
Arthur Delaporte, député du Calvadosà franceinfo
Un test que la droite et la majorité préféreraient enjamber. Pour le député Renaissance Sacha Houlié, il y a peu de chances que le scénario soit différent que pour le premier RIP. "Comme le second RIP a été déposé avant même la promulgation de la réforme, il devrait en droit, a priori, subir les mêmes conséquences, c'est-à-dire être déclaré irrecevable. Mais c'est le Conseil constitutionnel qui le dira." Et même si le texte est retoqué, la page des retraites ne sera pas encore tournée. La proposition de loi du groupe Liot sur l'abrogation de la réforme sera examinée le 8 juin à l'Assemblée.
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