Plus de 100.000 oeufs cassés chaque nuit : les producteurs bretons interpellent l'Etat
100.000 oeufs ont déjà été détruits dans la nuit de mardi à
mercredi, chez le distributeur Lidl, dans deux communes bretonnes. Les producteurs bretons demandent une réduction de la production. Ils recommenceront toutes les
nuits jusqu'à obtenir une réaction de l'Etat.
100.000 oeufs en trop chaque jour
Le nombre d'œufs qui seront brisés chaque nuit n'a pas été choisi au
hasard. Il correspond à 5% de la production. Un
collectif informel de producteurs en colère a rapidement vu le jour. "Nous
appelons les grandes organisations d'acheteurs à en faire autant et à détruire
eux aussi 5% de leurs stocks ", a déclaré le porte parole de ce groupe. Dans
un communiqué, le collectif a également demandé une application "au niveau
national " de la réduction de 5% de la production, et la "mise à
disposition par l'Etat d'un endroit pour détruire ces oeufs "
avec "contrôle et suivi de la disposition ".
Des oeufs vendus moins chers
Cela fait en fait plusieurs mois que les producteurs d'œufs protestent
contre la faiblesse des cours. Ils expliquent ne plus pouvoir couvrir la hausse
des coûts de production. D'autre part, ils affirment que les cours ne
permettent plus d'amortir les importants investissements qu'ils avaient consentis,
et qui répondent à une directive européenne de janvier 2012 sur le bien-être des pondeuses.
De son côté, Yves-Marie Beaudet, président de la section oeufs
de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne et des Pays de Loire,
a indiqué que "l'offre est excédentaire et, malgré les prix de revient très
élevés, la grande distribution et l'industrie tirent constamment les prix vers
le bas ".
En effet, "le prix moyen payé aux producteurs est tombé à 75
centimes le kilo (soit 4,57 centimes par oeuf) alors que le prix de revient est
de 95 centimes" . Le problème semble clair. Yves-Marie Beaudet, estime que 15 à 20 millions des 350 millions
de pondeuses de l'Union européenne sont en trop. "Il est hors de question
de continuer à laisser spéculer sur le prix de l'œuf " conclut-il.
Si l'action ne provoque aucune réaction d'ici dimanche, une
"radicalisation du mouvement va arriver avec obligatoirement des dommages
collatéraux. Nos élevages et nos familles sont exsangues " annonce le
collectif de producteurs.
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