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"Une enquête de 45 minutes pour comprendre comment Gilles Jacquier a été tué"

L'émission "Envoyé spécial" de ce soir est consacré au grand reporter de France 2 mort en Syrie le 11 janvier. Françoise Joly, coresponsable du magazine, répond aux questions de FTVi.

Article rédigé par Hervé Brusini - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le journaliste de France Télévisions Gilles Jacquier. (FRANCE TELEVISIONS / REUTERS)

Envoyé Spécial du 19 janvier 2012 (France 2)

L'émission "Envoyé spécial" du jeudi 19 janvier est consacrée à Gilles Jacquier, grand reporter de France 2 mort en Syrie le 11 janvier. Françoise Joly, coresponsable du magazine, répond aux questions de FTVi.

FTVi : L'émission est un hommage mais aussi une enquête sur les conditions de la mort de Gilles Jacquier.

Françoise Joly : Effectivement, il y aura 45 minutes d'enquête pour tenter de comprendre comment Gilles Jacquier a été tué à Homs. Nous avons réuni la plupart des témoins journalistes qui étaient sur place au moment de l'action violente. Nous précisons aussi tout ce qui s'est passé au préalable. Par exemple, la feuille de route décidée avec Gilles stipulait qu'il devait être du côté officiel et voir comment le régime vit les événements qui se déroulent dans le pays. Nous revenons aussi sur le processus d'obtention du visa de notre équipe et les personnages clés qui sont intervenus dans ce dossier.

Mais bien sûr, le cœur du sujet est l'analyse minute par minute, image par image, de toutes les vidéos que nous avons pu récupérer. Là encore, nous décrivons la nature du quartier de Homs où les autorités ont obligé les journalistes à se rendre, l'escorte policière, une manifestation pas du tout improvisée pro-Bachar Al-Assad et le démarrage des tirs.

FTVi : Cette analyse des images révèle-t-elle de nouveaux éléments ?

F. J. : Absolument. Les images parlent. Exemple : au début des tirs, les équipes de journalistes remontent dans les véhicules. Je le rappelle, il n'y a là personne qui soit ce qu'on appelle une tête brûlée. Donc tout le monde sent bien qu'il y a danger et qu'il faut dégager au plus vite. La compagne de Gilles elle-même l'appelle pour repartir. Mais la foule va rouvrir les portes, extraire les journalistes et le journaliste reporter d'images Christophe Kenck sera même conduit vers les futurs lieux d'impact des tirs.

FTVi : Dans cet hommage, quel est le trait de personnalité de Gilles Jacquier le plus saillant ?

F. J. : Vous savez , nous avons reçu des témoignages de sympathie du monde entier : un policier tunisien, un médecin palestinien..., et tant de journalistes qui l'ont croisé. Il nous apparaît que Gilles était comme un messager de la liberté et que sa mort est pour nous tous un peu de notre liberté qui disparaît.

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