Scandales à la BBC: démissions en cascade à la tête du groupe
Le départ du directeur général George Entwistle la semaine
dernière n'aura donc pas suffi. La BBC doit résoudre "un manque de
clarté" dans sa hiérarchie. C'est le commentaire laconique lâché par le
groupe britannique lors de l'annonce ce lundi du départ d'Helen Boaden et Steve
Mitchell. Les deux principaux dirigeants de la chaîne BBC News sont donc eux
aussi emportés dans la tourmente du double scandale pédophile.
Autocensure ?
Au cœur des deux affaires se trouve Newsnight, l'émission
phare d'investigation. La directrice de l'information et son adjoint disent
quitter leurs fonctions en attendant les conclusions d'une enquête ouverte sur
les raisons qui ont poussé la BBC à déprogrammer fin 2011 un reportage de
l'émission. Elle donnait la parole à des victimes du pédophile présumé Jimmy
Savile, ancien animateur vedette du groupe.
"Un climat de chasse aux sorcières"
Autre crise interne : les "dénonciations
calomnieuses " diffusées pendant une édition du Newsnight. La BBC a
reconnu avoir relayé un faux témoignage accusant à tort un ancien haut
responsable conservateur de pédophilie. La "victime " s'est rétractée
quelques jours plus tard. Mais trop tard, le scandale est remonté jusqu'au Premier
ministre. David Cameron qui a dénoncé "un climat de chasse aux
sorcières " entretenu par l'émission.
Si la BBC assure qu'Helen Boaden et Steve Mitchell n'y sont
pour rien, la direction veut faire le ménage dans son équipe dirigeante.
"Notre crédibilité dépend de notre capacité à dire
la vérité ", Chris Patten, le patron de l'organisme de contrôle BBC
Trust.
Deux enquêtes indépendantes ont été lancées sur l'affaire
Newsnight et la gouvernance de la BBC. "Si vous me demandez si la BBC a
besoin d'une refonte en profondeur de son organisation, alors oui elle en a
absolument besoin ", ajoute Chris Patten. D'autres sanctions pourraient
donc tomber dans les prochains jours, notamment sur la pérennité de l'émission
Newsnight.
560.000 euros d'indemnité de départ
Enfin le départ de George Entwistle continue de faire des
vagues. L'indemnité de départ réclamée par le directeur général démissionnaire
a provoqué un tollé en Grande-Bretagne : 560.000 euros, soit l'équivalent d'un an de
son salaire. Là encore, le 10 Downing street a réagi, faisant "appel à
la conscience " de l'ancien dirigeant du groupe financé en grande
partie par des deniers publics. De son côté le secrétaire d'Etat à la Culture
s'interroge si l'indemnité était "justifiée ".
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