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Hongrie : plus de 60 journalistes du principal site indépendant d'information démissionnent, dénonçant une ingérence du gouvernement

Leur décision intervient après le limogeage de leur rédacteur en chef, perçu comme une manoeuvre du pouvoir politique. 

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Publié Mis à jour
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Manifestation de soutien pour la rédaction d'Index, avec une banderole "Pays libre, presse libre", à Budapest (Hongrie), le 24 juillet 2020. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Ils craignent une influence croissante du gouvernement sur les médias. Près de 60 journalistes du principal site indépendant d'information en Hongrie, Index.hu, ont démissionné vendredi 24 juillet à la suite du limogeage de leur rédacteur en chef. Dans une tribune publiée sur Index (texte en hongrois) dans la matinée et signée par près des deux tiers de la rédaction, les journalistes ont justifié leur démission par le refus du président du conseil d'administration de rétablir Szabolcs Dull à son poste.

Index, qui avait placé son "baromètre de l'indépendance" sur "danger" pour dénoncer des tentatives d'influence sur son contenu, est de loin le principal média critique envers le gouvernement en Hongrie. "L'indépendance politique d'Index n'est pas menacée", a réagi mercredi Laszlo Bodolai, le patron de la fondation propriétaire de l'éditeur du site. Selon lui, le rédacteur en chef limogé n'a pas su maîtriser les tensions internes dues à la perception d'une influence extérieure sur le fonctionnement de la rédaction, ce qui a entraîné une baisse des revenus et du volume publicitaire. 

"Il ne doit y avoir aucune ingérence extérieure"

Ce limogeage a, au contraire, accru l'inquiétude d'une partie des journalistes hongrois, qui accusent le gouvernement nationaliste du Premier ministre Viktor Orbán d'atteintes à la liberté de la presse pour obtenir une couverture médiatique favorable. Selon les journalistes, deux conditions sont nécessaires pour assurer l'indépendance de leur publication : "Il ne doit y avoir aucune ingérence extérieure sur le contenu publié sur Index, ni dans sa composition et sa structure."

"Son licenciement est une ingérence manifeste dans la composition du comité de rédaction, et nous ne pouvons pas le considérer autrement que comme une tentative de pression ouverte", peut-on lire sur index.hu.

Le ministre des Affaires étrangères hongrois, Péter Szijjártó, a balayé, jeudi lors d'une conférence de presse au Portugal, ces "fausses accusations" concernant la liberté de la presse. "Comment l'Etat interviendrait-il dans les décisions d'un média qui est une propriété privée ?", a-t-il lancé, alors qu'il était interrogé sur le licenciement de Szabolcs Dull.

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