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Après le couac de la loi Macron, le PS imposera des consignes de vote à ses élus

Les élus devront désormais respecter des consignes de vote sur les textes importants, sous peine de se voir soumis aux sanctions prévues par les règles du parti.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, le 24 février 2015, à Paris. (JOEL SAGET / AFP)

Un rappel à la loi mais pas de peine ferme. Le bureau national du Parti socialiste a rappelé à l'ordre les "frondeurs", mardi 24 février, sans pour autant sanctionner ceux qui projetaient de rejeter la loi Macron, adoptée en force la semaine dernière.

Les élus devront désormais respecter des consignes de vote sur les textes importants, sous peine de se voir soumis aux sanctions prévues par les règles du parti, qui vont du blâme à l'exclusion. Ces consignes seront données par le bureau national du parti, après audition du gouvernement, précise une résolution adoptée mardi soir par l'instance dirigeante du PS.

"Il n'y aura plus de vote contre"

"L'idée était de sortir par le haut des difficultés que nous avons rencontrées la semaine dernière", a expliqué le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Cette mise au point effectuée, "il n'y aura plus de vote contre" au Parlement, a-t-il espéré, même si rien ne peut le garantir formellement.

Cette clarification sera mise à l'épreuve lors de l'examen des futurs projets de loi, à commencer par celui sur le dialogue social que le ministre du Travail François Rebsamen espère faire adopter avant l'été.

Une gauche "plus divisée que jamais"

Le bureau national s'est réuni dans un contexte de forte tension entre l'aile gauche du PS et le gouvernement de Manuel Valls, à un mois des élections départementales et quatre mois du congrès du PS prévu début juin à Poitiers. Jean-Christophe Cambadélis a demandé à ses troupes de "se ressaisir" au sein d'une gauche "plus divisée que jamais".

Manuel Valls a eu des mots durs contre les frondeurs, qu'il a jugés "irresponsables" et "immatures" de menacer un texte considéré comme crucial pour réformer l'économie française. François Hollande a quant à lui appelé, samedi, la majorité socialiste à la "responsabilité" et à la "lucidité" en vue des prochaines réformes qu'elle sera appelée à voter.

Le PS dirigé "à coups de martinet"

Le député européen Emmanuel Maurel, tenant de l'aile gauche du PS, a déploré les comportements de "maître d'école" du Premier ministre. "On ne dirige pas un pays à coup de menton ou un parti à coups de martinet, a-t-il dit aux journalistes. On n'arrive pas à être d'accord car on s'est éloigné considérablement de ce sur quoi on s'était engagés en 2012."

Les "frondeurs" dénoncent des mesures comme l'extension du travail dominical et la politique de réduction du déficit qui, selon eux, aggravent le chômage. Lundi soir, ils ont reçu le soutien d'Arnaud Montebourg, qui a jugé "suicidaire" la politique de François Hollande.

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