Les dirigeants européens ont entamé l'un des sommets les plus difficiles de l'histoire de l'UE ce matin.
Les dirigeants des pays de l'Union européenne ont lancé ce matin un sommet à Bruxelles. Objectif : tenter de surmonter leurs divergences sur les moyens d'enrayer la crise de la dette qui déstabilise la zone euro.
Herman Van Rompuy, président de l'Union européenne, a débuté le sommet en déclarant que l'Europe est confrontée sur le plan économique à "des défis très graves".
Aucune décision n'est attendue à l'issue de cette réunion qui se poursuivra mercredi avec une réunion des seuls dirigeants des 17 pays de la zone euro, où des mesures devront être prises. Les divergences sont telles qu'un deuxième sommet est en effet nécessaire, en vue de la réunion du G20 début novembre à Cannes.
Le monde entier, Etats-Unis en tête, exige une réponse. La réponse européenne envisagée se veut en trois temps : stabiliser la Grèce surendettée et lui éviter une faillite totale, renforcer le Fonds de secours financier de la zone euro pour les pays en difficulté, le FESF, pare-feu contre la contagion à l'Italie et l'Espagne et demander aux banques créancières de la Grèce un effort supplémentaire pour aider Athènes.
Les dirigeants européens devraient aussi demander des gages à Silvio Berlusconi sur la réduction du déficit en Italie.
Aide à la Grèce
La zone euro a donné vendredi son feu vert au déblocage d'une nouvelle tranche de prêt de 8 milliards d'euros à la Grèce dans le cadre du premier plan d'aide à Athènes, décidé en avril 2010.
Les discussions se concentrent désormais sur le second plan de sauvetage, décidé lors du sommet du 21 juillet. Les dirigeants de la zone euro avaient alors promis 109 milliards d'euros de prêts publics (Union monétaire et FMI), chiffre qui pourrait devoir être revu à la hausse. Une contribution des banques et fonds d'investissement privés qui détiennent de la dette grecque est aussi prévue. Les banques avaient accepté une perte de 21% à terme en moyenne sur leurs portefeuilles d'obligations grecques.
Les grands argentiers de la zone euro ont convenu vendredi soir de demander de nouveaux efforts "substantiels" aux banques : concrètement au moins 50% de "décote". Un négociateur a indiqué à l'AFP que les tractations avec le secteur bancaire se passaient plutôt bien et que les gouvernements étaient "confiants" dans la possibilité d'aboutir à un accord.
Renforcement du fonds de sauvetage de l'euro
Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), destiné à venir en aide aux pays en difficulté, est le gros morceau des discussions, car les moyens de démultiplier sa capacité d'action par un "effet de levier" constituent un sujet de discorde au sein du tandem franco-allemand.
L'option française consistant à le transformer en une banque se heurte au refus absolu de Berlin et de la BCE. L'Allemagne plaide pour en faire un système d'assurance partielle de la dette publique de pays en difficulté. Une autre option serait de faire participer le FMI au dispositif.
Ce sujet est étroitement lié à la recapitalisation des banques et des pays comme l'Espagne insistent sur la nécessité de trouver un accord sur un "paquet global".
Recapitalisation des banques
Sur ce sujet, directement lié au précédent, les négociations avec les banques sont plus épineuses. Pour faire face à un risque de défaut de paiement de la Grèce, l'UE préconise de relever le ratio de fonds propres "durs" des établissements bancaires à 9%.
Le montant global de la recapitalisation serait de quelque 108 milliards d'euros, dont une part doit être apportée par les banques elles-mêmes, une part par les Etats et une part par l'Union européenne.
Les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus à un accord sur la recapitalisation samedi, selon le Belge Didier Reynders, mais il faut encore "négocier avec le secteur bancaire".
Renforcement de la gouvernance
Le président de l'UE, Herman Van Rompuy, va être désigné pour présider aussi les sommets des dirigeants de la zone euro appelé à être organisés de manière régulière désormais, au moins deux fois par an.
La création d'un poste de "super commissaire" européen pour renforcer la discipline budgétaire est aussi évoquée, de même qu'à terme un changement du traité de l'UE pour renforcer la discipline en matière de comptes publics. Mais le sujet divise.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.