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La taxe Tobin, depuis 1972

Une taxe sur les transactions financières, de 0,05% à 1%, pour freiner la spéculation et favoriser le développement : c'est l'idée émise en 1972 par un Nobel d'Economie, James Tobin. Une idée reprise depuis dans les milieux altermondialistes, jusqu'à ce que Nicolas Sarkozy s'en empare à son tour...
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

L'idée ne date pas d'hier ; peut-être d'avant-hier ? Elle émane en tout cas d'un économiste de renom, prix Nobel, James Tobin, en 1972. Celui-ci propose d'instaurer une taxe, dont le montant serait compris entre 0,05% et 1% - un montant dérisoire, donc - une taxe sur tous les échanges financiers dans le monde.

Tobin y voit un double avantage : freiner la spéculation ( les "allers et retours" de très court terme) et, grâce à l'argent ainsi récolté, aider au développement des pays les plus pauvres. Même avec un très faible pourcentage, les sommes ainsi récoltées seraient considérables : 30 à 200 milliards d'euros, rien qu'en Europe, selon les estimations.

Que des avantages ? Pas vraiment : l'idée a eu beau séduire, elle n'a jamais vu le jour. Les places financières sont vent debout contre le projet ; Londres craint par exemple une fuite des capitaux.

En France, c'est un éditorial du Monde diplomatique qui relance l'idée, en 1997. Signé d'Ignacio Ramonet, il précède la création de l'association altermondialiste ATTAC en 1998. La taxe Tobin devient "impôt mondial de solidarité".

L'idée est périodiquement évoquée lors de sommets internationaux - malgré les appels de Bill Gates, du Vatican ou de nombreuses ONG, le dernier en date, le G20 de Cannes, a été un échec. Du coup, c'est Nicolas Sarkozy qui s'en empare, lors de ses vœux de Nouvel an.

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