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La France a récupéré 24.000 noms de clients chez HSBC grâce à un vol, a reconnu la banque jeudi

"Il apparaît clairement aujourd'hui que le vol, qui a été perpétré par un collaborateur du service informatique, pourrait concerner quelque 15.000 clients existants dont les comptes ont été ouverts en Suisse avant octobre 2006", a indiqué le PDG de la banque, Alexandre Zeller lors d'une conférence de presse.
Article rédigé par France2.fr
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HSBC (AFP - Fabrice Coffrini)

"Il apparaît clairement aujourd'hui que le vol, qui a été perpétré par un collaborateur du service informatique, pourrait concerner quelque 15.000 clients existants dont les comptes ont été ouverts en Suisse avant octobre 2006", a indiqué le PDG de la banque, Alexandre Zeller lors d'une conférence de presse.

Au total, le vol concerne environ 24.000 détenteurs de comptes mais 9.000 d'entre eux ont quitté depuis l'établissement bancaire, a précisé M. Zeller.

La filiale suisse de la banque britannique a pu réaliser ce décompte après avoir reçu le 3 mars "des copies d'une importante partie des données volées" par le Procureur général de la Confédération.

Ce dernier avait lui-même obtenu les copies fin janvier de la France qui, au grand dam de Berne, avait récupéré ces données volées par l'ancien informaticien d'HSBC à Genève, Hervé Falciani, désormais réfugié dans le midi de la France.

Gênée par une affaire aussi rocambolesque que compromettante révélée en décembre 2009, la banque avait alors assuré qu'"à sa connaissance", le vol ne concernait que "moins de 10 clients".

A nouveau, elle a tenté de temporiser jeudi en expliquant que ces chiffres ne portaient que sur "moins d'un cinquième" des clients d'HSBC Private Bank dans le monde. Sans préciser la proportion pour la Suisse ni les montants concernés. M. Zeller s'est par ailleurs dit convaincu que ces données "ne permettront pas à des tiers d'avoir accès à des comptes".

La liste "concoctée" par M. Falciani contient des informations, mais elle est très difficile à déchiffrer car elle est "fragmentée et manipulée", émanant de différentes sources, a-t-il encore expliqué à l'AFP.

"Ce sont des fichiers codés, cryptés pour lesquels M. Falciani a probablement essayé de créer des liens entre eux" mais "qui juridiquement, légalement ne donnent aucune information consistante", a-t-il assuré.

Selon le responsable, les noms de la liste ne sont par exemple pas forcément ceux des clients et peuvent être ceux "d'un avocat, un mandataire... ou quelqu'un qui reçoit le courrier tout simplement".

La France a une liste de 3000 noms
Nombre de clients étrangers, qui n'ont pas déclaré à leur fisc les sommes cachées en Suisse, devraient toutefois commencer à trembler. Car les données, qui concernent des Français et "d'autres nationalités", permettent tout de même d'avoir des éléments suffisants pour "porter atteinte à la sphère privée" de ces personnes, a reconnu la banque.

En clair, cela signifie qu'il existe bel et bien pour certains les noms, numéros de compte et montants pouvant les mettre en difficulté, explique une source chez HSBC.

D'autant que Paris, qui a constitué une liste de quelque 3.000 noms à partir des données de M. Falciani, n'a jamais caché son intention de s'en servir. En conséquence, le refus de Berne de collaborer sur le dossier ne devrait pas trop gêner le fisc français.

Au total, l'affaire met non seulement en cause un secret bancaire helvétique déjà très écorné mais aussi la capacité des banques à éviter les fuites. "La façon dont Falciani a pu physiquement voler ces informations n'est toujours pas claire", a reconnu M. Zeller assurant toutefois que l'affaire avait eu un effet "marginal" sur les activités de la banque. Cette dernière a tout de même vu ses clients européens lui retirer 1 milliard de francs suisses (684 millions d'euros) en 2009.

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