Qui n'a jamais vécu cettesituation ? Un ordinateur, un téléphone, un lave-linge, qui tombe en panne,quelques mois après son achat... manque de chance, le vendeur indique que lagarantie contractée au moment de l'achat vient tout juste de se terminer. Unhasard malheureux mais récurrent... et si c'était un fait exprès ?C'est ce qu'on appellel'obsolescence programmée : une limitation volontaire de la durée de vie d'unappareil, savamment calculée pour correspondre à la date de fin de garantie duproduit, et forcer le consommateur à acquérir un nouveau modèle. Un phénomènequi remonte aux années 20, quand des constructeurs de lampes s'étaient entenduspour limiter la longévité de leurs produits.Jusqu'à 37.500 eurosd'amende ? Alors, mythe ou réalité ?Ce n'est "pas improbable ", selon Lydie Tollemer, juriste auCentre européen de la consommation. "Je me dis que des entreprises deproduction peuvent s'entendre entre elles pour être sûrs que les concurrents neproduisent pas des produits qui ont une durée de vie plus longue ".Problème : il est quasiimpossible de prouver que les constructeurs ont volontairement limité la duréede vie de leurs produits. Pourtant, le sénateur Europe Ecologie - Les Verts Jean-VincentPlacé propose de légiférer cette question. Il a élaboré une proposition de loi qui prévoitdes sanctions jusqu'à 37.500 euros d'amende et 2 ans de prison pour lesindustriels qui font usage de ce procédé. Il a également interpellé mercredi au Sénat, lors d'un débat, le gouvernement pour qu'il agisse.Agir sur la durée degarantie ?Une autre piste avancéeest celle de la durée de garantie : actuellement, elle est généralement limitéedans le temps – deux ans la plupart du temps – et peut être prolongéepar une extension payante. Fixer une durée minimum de garantie obligatoire à cinq ans pourrait ainsi pousser les fabricants à revoir leurs pratiques.Dernière orientation àétudier : la question des pièces détachées. Elles peuvent parfois disparaîtrede la circulation quelques mois seulement après l'achat du produit. Dans cecas, comme le mentionne Myriam Le Souef, présidente de l'UFC Que Choisir dansla région de Tours, il est envisageable de forcer les constructeurs à proposerplus longtemps des pièces détachées, ou à défaut, à prévenir le client aumoment de l'achat.