Nucléaire : des incidents dissimulés dans la centrale du Tricastin ?
Un cadre de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) a décidé de déposer plainte contre EDF. Il accuse sa direction de l'avoir mis au placard pour avoir dénoncé la dissimulation d'incidents de sûreté.
Il a souhaité conserver l'anonymat le plus strict. Jamais un cadre aussi haut placé dans l'industrie nucléaire n'avait témoigné pour dénoncer certaines pratiques de sa hiérarchie. Des incidents qui touchent à la sûreté, et selon lui volontairement dissimulés, au cœur même de la centrale nucléaire de Tricastin (Drôme) où cet ingénieur occupe un poste de direction. "Je ne pouvais pas imaginer que des membres de la direction d'une centrale puissent se soustraire à des concepts aussi fondamentaux que le respect de la sûreté nucléaire", déplore ce cadre.
Une inondation minimisée
L'exemple le plus fragrant remonte à l'été 2018. Une inondation survient dans l'un des bâtiments électriques de la centrale. L'eau envahit tout un local. "Il faut immédiatement et sans délai informer l'Autorité de sûreté nucléaire", affirme-t-il. Une inspection de l'ASN, prévue de longue date, a lieu le lendemain. Alors qu'il souhaite expliquer ce qui s'est passé, l'un de ses supérieurs aurait fait pression sur lui pour l'en dissuader. "On a voulu me faire taire", assure l'ingénieur.
Un mois et demi plus tard, un rapport minimise l'incident. Le salarié d'EDF a dénoncé d'autres incidents minimisés. Mis à l'écart, il est maintenant en arrêt de travail. Il va porter plainte contre son employeur. Il ne sait pas s'il retrouvera un jour son poste. Il espère que la justice lui reconnaîtra le statut de lanceur d'alerte.
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