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"Paradise Papers" : les étranges placements d'Elisabeth II dans des paradis fiscaux

Les "Paradise Papers" révèlent que la reine d’Angleterre a placé des fonds dans des paradis fiscaux. Et a investi indirectement dans une société accusée d'appauvrir les Britanniques les plus défavorisés.

Article rédigé par franceinfo - Cellule Investigation Radio France / ICIJ / Süddeutsche Zeitung
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
La reine du Royaume-Uni, Elizabeth II, à Londres, le 1er décembre 2016. (STUART C. WILSON / REUTERS)

Parmi les millions de documents qui constituent les "Paradise Papers", nos confrères britanniques ont eu la surprise de découvrir que la reine d’Angleterre a elle aussi investi dans les paradis fiscaux. L’enquête menée par le consortium international de journalistes ICIJ avec le Süddeutsche Zeitung, en partenariat avec Radio France, nous apprend ainsi qu'Elisabeth II possède une société qui gère ses biens, intitulée "Duché de Lancaster".

En 2005, cette société investit 7,5 millions de dollars dans un fond situé aux îles Caïmans. Les documents concernant ce fonds révèlent qu’en juin 2008 ce fonds lui rapporte 360 000 dollars de revenus.

Une chaîne de magasins à la politique de crédit controversée

Cette situation pose deux problèmes. D’abord, la Reine n’a pas mentionné ses investissements offshores dans le rapport d’activités qu’elle publie annuellement. Rien ne l’y oblige légalement, mais en termes de transparence, elle aurait pu faire mieux… Ensuite, ce fond aux îles Caïmans a lui-même investi dans un fonds qui contrôle une société baptisée "BrightHouse". Or, BrightHouse est dans le collimateur de plusieurs députés et associations de consommateurs britanniques. Cette chaîne de magasins d’électroménager et d’ameublement propose à ses clients des crédits avec des taux d’intérêt de 99,9% !

Autrement dit la Reine, censée protéger son peuple, a des parts dans une société qui abuse des britanniques les plus vulnérables… Ce qui fait plutôt mauvais genre.

Le Duché de Lancaster s’est d’ailleurs empressé d’expliquer qu’il ignorait que le fonds dans lequel il avait investi avait un lien avec ce vendeur de crédits astronomiques

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