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Jean-Marc Ayrault veut rendre le système fiscal plus "lisible"

Dans une interview donnée au journal Les Echos, le Premier ministre annonce mardi qu'il recevra dans les prochains jours les partenaires sociaux pour engager une "remise à plat" de la fiscalité. Jean-Marc Ayrault assure qu'il va maintenir le cap de sa politique fiscale, mais souhaite rassurer les Français en rendant le système fiscal plus lisible.
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Reuters)

Que retenir de l'interview donnée par Jean-Marc Ayrault au journal Les Echos ? Une vieille promesse qui refait surface, tout d'abord : la fusion de la CSG (contribution sociale généralisée) et de l'impôt sur le revenu. Réforme annoncée par François Hollande, alors candidat aux primaires socialistes, un temps mise de côté, elle "fera partie du débat " que le Premier ministre souhaite engager dans les prochains jours avec les partenaires sociaux. 

Ces deux impôts - CSG et impôt sur le revenu - constituent les deux branches de la taxation des revenus (18% des prélèvements obligatoires en France). Les fusionner créerait un impôt nouveau, progressif et individuel. Surtout, une telle réforme bouleverserait le système fiscal français, en lui donnant un tout autre visage.

Redonner de la "lisibilité" au système fiscal

Et c'est là l'un des principaux objectifs du dialogue que souhaite engager Jean-Marc Ayrault : rendre la fiscalité française plus lisible. "Le système fiscal français est devenu très complexe, quasiment illisible, et les Français, trop souvent, ne comprennent plus sa logique ou ne sont pas convaincus que ce qu'ils paient est juste, que le système est efficace ", a admis le Premier ministre.

"Je crois que le temps est venu d'une remise à plat, en toute transparence, de notre système fiscal " (Jean-Marc Ayrault)

Jean-Marc Ayrault a donc annoncé une grande concertation, et un grand dialogue avec les partenaires sociaux, tout en maintenant le cap fixé par le gouvernement. Ainsi, il a confirmé la réforme de la fiscalité des entreprises, qui avait déjà été annoncée, mais il a également indiqué qu'il ne reculerait pas face au ras-le-bol fiscal. 

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Toujours handicapé par son impopularité et alors que son départ est souhaité par une majorité de Français, Jean-Marc Ayrault a donné les lignes de sa politique à venir. "Jusqu'ici, nous avons répondu à l'urgence pour redresser la barre, il nous faut désormais bâtir pour l'avenir ", a exlpiqué le Premier ministre.  

Pas de recul sur la hausse de la TVA

Et bâtir pour l'avenir, c'est ainsi afficher de la fermeté. Le Premier ministre a prévenu par ailleurs qu'il n'est "pas question " de revenir sur les hausses de TVA prévues au 1er janvier. Destinées à financer la baisse du coût du travail, ces mesures rencontrent une opposition grandissante de plusieurs professions et personnalités politiques. "Revenir sur la hausse de la TVA pour certains secteurs, ce serait revenir sur la baisse du coût du travail. Et cela il n'en est pas question ", a réaffirmé Jean-Marc Ayrault.

Et l'écotaxe ? "J'ai décidé la suspension de l'écotaxe, sans donner des délais, dans un souci d'apaisement et de dialogue, parce que j'ai senti qu'il y avait un blocage profond notamment en Bretagne, région la plus éloignée et qui traverse des difficultés réelles. Sans doute que le gouvernement précédent s'y est mal pris ", a-t-il expliqué, sans manquer de lancer une petite pique aux années Sarkozy. "Nous sommes en train de réparer le navire ", a-t-il conclu.

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