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La crise du logement neuf s'aggrave en France

Les ventes ont chuté et les mises en chantier ont plongé, selon des chiffres publiés mercredi par le ministère du Logement. Et une amélioration à court terme est peu probable.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bureau de vente d'appartements neufs dans le quartier de Beaulieu, à Caen (Calvados), le 3 octobre 2008. (MYCHELE DANIAU / AFP)

En France, les logements s'écoulent de moins en moins bien. Selon les chiffres publiés mercredi 30 mai par le ministère du Logement, les ventes de logements neufs ont chuté de 14,4% sur un an au premier trimestre 2012., et les mises en chantier ont plongé de 22,5% de février à avril, en comparant aux trois mêmes mois de 2011. La perspective d'amélioration à brève échéance n'est pas bonne au regard du nombre de permis de construire accordés, en repli de 2%.

"Le plongeon s'accentue. Plus aucun segment du marché n'y échappe. Après le secteur individuel, c'est le collectif qui est touché, aussi bien pour le privé que pour le social", explique à l'AFP Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest et expert du secteur. "L'objectif de 500 000 logements neufs par an [affiché par François Hollande durant la campagne présidentielle] est mal parti pour 2013 et les années suivantes, à moins qu'il y ait des décisions rapides sur les stratégies à mettre en œuvre en matière d'aide au logement", ajoute-t-il.

Mise en cause de la niche Scellier

La ministre du Logement, Cécile Duflot, a confirmé mardi la suppression, "au plus tard" le 31 décembre 2012, du dispositif fiscal destiné aux investisseurs achetant des logements neufs pour les louer, dit "Scellier".

Ce dispositif est entré en vigueur le 1er janvier 2009 pour relancer les ventes des promoteurs, qui s'étaient effondrées de 40% en 2008 en raison de la crise. Le gouvernement avait mis en place un taux de réduction d'impôt de 25% du prix d'achat étalé sur neuf ans. Mais les promoteurs admettent désormais qu'il avait été "calibré trop haut". La conjoncture et le "coup de rabot" sur le "Scellier", avec un taux ramené à 13% cette année, ont incité de nombreux promoteurs à fortement ralentir le lancement de nouveaux programmes et le dépôt de permis de construire à cause de la chute des ventes.

Baisser les prix pour relancer l'achat

"Seule une baisse des prix d'offre pourra, sur les marchés tendus, permettre désormais de réenclencher la marche en avant de la première accession" à la propriété, écrit l'économiste Gilbert Emont, dans un livre à paraître en juin, Logement : pronostic vital engagé.

Mais les prix continuent d'augmenter : au premier trimestre, le prix moyen au mètre carré des logements collectifs neufs affiche une hausse de 1,7% sur un an.

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