La construction de logements neufs s'enfonce dans la crise
Évidemment, il y a les régions où l'on continue à lancer des chantiers à la chaîne. En Provence-Alpes-Côte d'Azur par exemple, le nombre de constructions en cours a augmenté de 100%... +64,1% en Corse, +22,4% en Ile-de-France. Mais globalement, l'ambiance est morose dans l'immobilier français, le gouvernement annonce même de très mauvais chiffres.
Les mises en chantier de logements neufs ont baissé de 10,3% sur la période allant de juin à août 2012, comparé à la même période en
- La situation est particulièrement difficile en Languedoc-Roussillon (-25,2%) et en Champagne-Ardenne (-20,9%). Le nombre de permis de
construire a lui très légèrement reculé, de 1,2% pour la période
de juin à août.
Des prévisions pessimistes
"Jamais depuis un quart de siècle un mois d'août n'avait enregistré un si petit nombre de mises en chantier de logements neufs collectifs" , déplore Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université de Paris-Ouest. "Entre décembre 2011 et août 2012, le nombre de logements commencés a été divisé par deux et demi. C'est du jamais vu" .
Et les prévisions ne sont pas plus optimistes. Pour l'ensemble de l'année 2012, on devrait lancer 310.000 chantiers de logements neufs. C'est 19% de moins qu'en 2011. C'est surtout très loin de l'objectif de 500.000 logements neufs par an (dont 150.000 logements sociaux) fixé par François Hollande.
Les professionnels s'inquiètent d'un climat dégradé
Cécile Duflot, ministre du Logement, a pourtant annoncé un nouveau dispositif pour remplacer l'actuelle loi Scellier (qui concerne les investisseurs achetant des logements neufs pour les louer). Selon le gouvernement, il doit permettre de vendre 40.000 logements neufs. Il devrait péniblement atteindre les 25.000 logements vendus, selon Michel Mouillart.
Dans le même temps, l'Insee estime aujourd'hui que les entrepreneurs du bâtiment sont de plus en plus pessimistes. Et pour cause, ils estiment que leur activité est restée dégradée au mois de septembre, et ils prévoient même de moins embaucher dans les mois qui viennent. Les carnets de commande seraient "largement inférieurs à la normale". À l'heure actuelle, ils permettraient d'assurer un peu moins de sept mois à temps plein des effectifs. Pas plus.
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