Grève aux urgences : on vous détaille l'essentiel des mesures annoncées par Agnès Buzyn
Première mesure présentée lundi par la ministre de la Santé : la création d'un "service d'accès aux soins" permettant d'orienter les patients 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Six mois après le début de la grève dans les urgences hospitalières, la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn a promis, lundi 9 septembre, de consacrer "plus de 750 millions d'euros" entre 2019 et 2022 pour la "refondation des services d'urgences".
Cette somme, qui ne s'ajoutera pas au budget déjà prévu pour les dépenses de santé mais sera puisée dans des crédits existants, servira à financer diverses mesures visant à désengorger les urgences en s'appuyant davantage sur la médecine de ville et en accélérant les prises en charge.
Pour ce faire, douze mesures ont été présentées par la ministre aux représentants des personnels et dirigeants hospitaliers, ainsi qu'aux syndicats de médecins libéraux et au collectif Inter-Urgences, à l'origine de la grève. Franceinfo vous dévoile les principales.
[#Urgences] @AgnesBuzyn annonce 754 millions d'euros pour financer 12 mesures.
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) September 9, 2019
Objectifs :
✅ Inventer des organisations modernes,
✅Soutenir les professionnels de santé,
✅Améliorer les soins pour tous dans notre pays. pic.twitter.com/6rGCI0wnC8
La création d'un "service d'accès aux soins" (SAS)
La création d'un "service d'accès aux soins" (SAS) est la principale des douze mesures présentées par la ministre. Mis en place sur tout le territoire, le SAS permettra, selon la ministre, de répondre "à toute heure à la demande de soins des Français".
En ligne ou par téléphone, 24 heures sur 24, ce service orientera les patients vers une consultation en ville, vers une téléconsultation ou vers les urgences, et, éventuellement, vers l'envoi d'une ambulance. Il s'agira en bref de faire le tri entre les situations critiques, qui relèvent d'urgences vitales, et les autres. D'un montant évalué à 340 millions d'euros, le SAS doit être mis en place "à l'été 2020", a précisé Agnès Buzyn.
[#Urgences] 43 % des patients accueillis aux urgences pourraient être pris en charge dans un cabinet médical
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) September 9, 2019
D’ici l’été 2020, le SAS permettra :
d’obtenir un conseil médical et paramédical,
de prendre rendez-vous avec un médecin généraliste dans les 24 heures pic.twitter.com/VxRwwEXDyc
Le renforcement de l'offre de consultations sans rendez-vous
Une autre mesure à retenir est le renforcement de l'offre de consultations médicales sans rendez-vous en ville, que ce soit en cabinet ou maisons et centres de santé. Quelque 3 500 assistants médicaux seront déployés progressivement à compter de septembre 2019. La ministre annonce également cinquante nouvelles maisons médicales de garde "dans les territoires où il y a des services d'urgences saturés".
Comme annoncé début septembre, le samu pourra conduire, dans certaines conditions, les patients vers les cabinets libéraux de ville plutôt qu'aux urgences.
Des compétences élargies pour les professionnels non médecins
C'est dans la droite ligne des dernières mesures annoncées : les professionnels non médecins voient leur éventail de compétences élargi. Des pharmaciens pourront "renouveler" ou "adapter des ordonnances prescrites avec l'accord des médecins traitants", est-il indiqué sur le compte Twitter du ministère de la Santé.
Les infirmiers seront également formés en "pratique avancée" aux urgences pour poser un premier diagnostic, réaliser des sutures ou encore prescrire des actes d'imagerie. Ils pourront effectuer les suivis de routine ou de maladies chroniques puisqu'ils auront le droit "d'adapter les traitements" de certains patients. Cette mesure prévoit en outre "l'autorisation de protocoles de coopération nationaux dans un cadre simplifié".
Une réforme du financement des urgences
Les urgences ne seront plus financées au nombre de passages enregistrés mais en fonction de la population que le service couvre, de ses caractéristiques socio-économiques, ainsi que de l'offre médicale libérale sur le territoire. Il sera également demandé à chaque groupement hospitalier de territoire (GHT) de mettre en place un dispositif de gestion des lits dès 2020.
Le plan limite par ailleurs le recours au travail intérimaire, coûteux pour le système. Il sera par exemple interdit pour un professionnel de santé de cumuler plusieurs emplois dans le secteur public au 1er semestre 2020.
Des parcours spécifiques pour les personnes âgées
La ministre a également annoncé des "parcours dédiés aux personnes âgées" pour éviter le passage aux urgences. Ces dernières pourront être admises directement dans des services de soins. L'objectif est est de réduire au maximum le passage des seniors par les urgences. Pour éviter ce recours aux urgences, des équipes mobiles de gériatrie seront créées et le dispositif d'astreinte d'infirmières de nuit mutualisées en Ehpad sera généralisé.
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