Sanofi aurait un plan pour céder 200 médicaments
LA CGT s'inquiète d'un plan baptisé Phoenix. Il prévoit, d'après le syndicat, la cession d'un vaste ensemble de produits pharmaceutiques.
A Sanofi, la hantise de la CGT s'appelle Phoenix. Derrière ce nom se cache un vaste plan prévoyant la vente de 200 médicaments, affirme le syndicat mercredi 16 juillet, confirmant des informations du Canard enchaîné. Le plan pourrait affecter plusieurs sites français du groupe pharmaceutique et des milliers d'emplois.
Six sites concernés
"Ce document atteste de l'existence d'un projet de cession d'un portefeuille de 200 produits matures sur le marché européen, qui impacterait 6 sites, 2 600 emplois dont 1 800 dans l'industriel en France et en Espagne et 800 emplois dans les opérations commerciales en Europe, dont 264 en France", écrit la CGT dans un communiqué. Le plan Phoenix "confirme la volonté de Sanofi de se désengager de l'Europe et particulièrement de la France", assure le syndicat. Il se déclare convaincu que des contacts ont déjà été pris "avec d'autres firmes pharmaceutiques, des entreprises de génériques ou des fonds capitalistes".
La semaine dernière, les informations du Canard enchaîné avaient inquiété les représentants du personnel. L'hebdomadaire révélait que le groupe avait présenté début mai à son comité d'investissements un projet baptisé "Phoenix", visant à "se débarrasser de 200 médicaments" dont "la rentabilité est vouée à décliner" et à "réduire (son) empreinte industrielle en Europe".
La CGT interpelle les élus
L'entreprise avait reconnu "des réflexions en cours en ce qui concerne les produits matures", c'est-à-dire ceux qui ne sont plus protégés par un brevet. Mais "rien n'est décidé", "cela fait partie du processus normal de l'entreprise que de réfléchir à sa gamme de produits", avait déclaré un porte-parole.
Pour tenter de contrecarrer ce plan, la CGT veut maintenant remettre une copie du plan Phoenix au gouvernement, ainsi qu'aux élus locaux et nationaux. Et d'insister : "Plutôt que d'écouter bien sagement les beaux discours [du directeur général Christopher] Viehbacher, ils doivent prendre leur responsabilité et défendre l'intérêt public, l'emploi, le potentiel scientifique et industriel du pays, en lien avec la finalité d'une entreprise pharmaceutique qui devrait être au service de la santé."
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