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Des salariés de Ricard dénoncent une "pression permanente" pour boire au travail, le PDG parle "d'allégations individuelles"

Le groupe Pernod-Ricard "réfute fermement l'existence d'une politique d'incitation à la consommation d'alcool parmi ses salariés", après des témoignages publiés dans "Le Parisien".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un verre de pastis Ricard le 10 mai 2017 à Limoux (Aude). (PAUL PALAU  / ONLY FRANCE / AFP)

"Dans les bars, discothèques, fêtes de mon secteur, on a un budget pour offrir des pastis aux clients et on consomme avec eux, encouragés par notre hiérarchie." Deux ex-commerciaux de Pernod-Ricard et une troisième, toujours en poste, affirment, lundi 18 novembre, dans un article du Parisien, avoir sombré dans l'alcoolisme, incités par leurs supérieurs à boire pour "donner l'exemple" et favoriser les ventes. Dans leurs témoignages, ils font état de "pressions".

Amélie, commercial du groupe, en litige devant les prud'hommes avec l'entreprise, témoigne à visage découvert dans le journal. "C'est fini, je n'y retournerai plus. Les médecins m'ont dit que l'alcool m'avait grillé les neurones, j'ai des hallucinations et j'entends des voix", confie celle qui est toujours salariée, mais en arrêt maladie et qui s'apprête elle aussi à saisir les prud'hommes.

"Pas de directive ou de consignes internes"

"Ces allégations individuelles jettent aujourd'hui l'opprobre sur tous nos commerciaux, de Ricard à Pernod, dont nous saluons ici l'engagement responsable, tous unis par le même devoir d'exemplarité", a déclaré, en réponse, lundi après-midi, le PDG de Ricard SA et de Pernod SA, Philippe Coutin. 

"La société Ricard réfute fermement l'existence d'une politique d'incitation à la consommation d'alcool parmi ses salariés. Il n'y a pas de directive ou de consignes internes données aux forces de vente pour les enjoindre à boire de l'alcool dans le cadre de l'exercice de leurs fonctions", affirme le groupe dans ce communiqué. Pernod-Ricard indique avoir mis en place un numéro vert anonyme pour recueillir les témoignages de collaborateurs, en cas de dérapage et y donner, le cas échéant, les suites nécessaires.

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