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Aides énergétiques pour les entreprises : "C'est un pansement indispensable mais il faut restaurer la compétitivité", selon le président de l’UNIDEN

Le gouvernement met en place, samedi 19 novembre, son nouveau dispositif d'aides aux entreprises pour les aider à faire fasse à l'augmentation des prix de l'énergie. 

Article rédigé par franceinfo
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Une menuiserie industrielle à Saint-Etienne, en septembre 2022. (REMY PERRIN / MAXPPP)

Le nouveau paquet d'aides énergétiques pour les entreprises "est un pansement indispensable" de 10 milliards d'euros, réagit vendredi 18 septembre, sur franceinfo, le président de l’Union des entreprises utilisatrices d’énergies (UNIDEN), Nicolas de Warren. Toutefois, selon lui, "il faut restaurer la compétitivité". "Il y a des effets structurels qui favorisent les pays qui ont un accès à une énergie très compétitive. Le vrai levier, c'est l'action au niveau européen. Il faut une réforme du marché de l'électricité."

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franceinfo : Ce changement était-il indispensable ?

Nicolas de Warren : Oui, il fallait adapter le dispositif et, surtout, couvrir l'ensemble de l'éventail des entreprises industrielles, des TPE aux PME, jusqu'aux grands groupes energo-intensifs. Toutes les entreprises y ont droit en fonction de leurs profils d'exposition à l'explosion des prix de l'électricité. C'est déjà la réalité des prix sur le marché qui a été d'une multiplication par dix par rapport à l'année 2021. C'est un amortisseur tarifaire de l'ordre de 20 à 25% des factures. Pour autant, il est évident que dans la crise structurelle que nous vivons, il faut viser le moyen et long terme. C'est là où le grand sujet d'un décrochage compétitif de nos usines en Europe par rapport aux usines, par exemple américaines, se pose.

L'horizon décembre de ce dispositif est-il suffisant pour envisager l'avenir sereinement ?

Le dispositif sera dupliqué en 2023. C'est un amortisseur qui va permettre de passer les nids de poule dans la chaussée économique et la chaussée industrielle pour l'année 2023. Au-delà, nous avons un risque d'arriver sur un fossé, voire sur un gouffre, d'écart de compétitivité par rapport aux Etats-Unis. Il y a en ce moment une sorte de mouvement de tectonique des plaques. L'énergie devient un enjeu majeur de compétitivité entre l'Europe et le reste du monde. Le vrai sujet, c'est de savoir dans quel état sortira l'industrie française et européenne de cette crise. Aura-t-elle été divisée par deux ? L'industrie pèse aujourd'hui 12% du PIB. Le risque c'est qu'elle descende à 6, 7 ou 8%.

Même si le dispositif a été triplé à 10 milliards d'euros ?

C'est un pansement indispensable dans la crise actuelle, mais il faut restaurer la compétitivité. Il y a des effets structurels qui favorisent définitivement les pays qui ont un accès à une énergie très compétitive et des conditions économiques, fiscales ou réglementaires favorables. On peut redouter ce grand basculement et ce transfert de production. Le vrai levier pour lutter contre ça, c'est l'action au niveau européen. Il faut une réforme du marché de l'électricité. La réflexion est engagée. La Commission a enfin décidé de s'atteler au nouveau sujet, sous la pression des Etats membres. Elle doit remettre un livre blanc au mois de décembre et une proposition de nouvelles directives pour le mois de mars. L'horizon, c'est toujours la décarbonation de l'industrie et de l'économie bien évidemment.

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