Le conflit, qui touche la dernière grosse unité Seita à Carquefou près de Nantes, sonne la fin annoncée de l'industrie du tabac en France. Les groupes américains et anglais détiennent désormais l'essentiel du marché sur lequel a régné, pendant des décennies, une entreprise publique fondée en 1926. La Seita contrôlait toutes les manufactures de tabac de France. Une activité lucrative jusqu'à l'ouverture du marché. A la fin des années 70, l'entreprise perd le monopole de la fabrication et de la distribution du tabac en France. C'est le début de la litanie des fermetures. Six usines disparaissent au cours des années 80. Converti à la lutte contre le tabagisme, l'Etat préfère abandonner la Seita. Mais la privatisation ne sauve pas les usines et l'heure est désormais aux délocalisations. Le nouveau propriétaire de la Seita, Imperial Tobacco, a fermé ces six dernières années trois sites supplémentaires. Une mesure que l'entreprise justifie par la baisse de la consommation de cigarettes en France. En 2013, Imperial Tobacco a annoncé des bénéfices en hausse de 38%.