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Le repreneur d'Ascoval en difficultés financières : "Les pouvoirs publics mouillent la chemise, mais ça ne suffira pas", estime un économiste

Emmanuelle Auriol, membre du Cercle des économistes, s'inquiète mercredi sur franceinfo de la reprise de l'acérie Ascoval, à Saint-Saulve, dans le Nord, par British Steel, accablé par des difficultés financières. 

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Un employé d'Ascoval, devant l'entreprise, le 5 novembre 2018, sur le site de Saint-Saulve, dans le Nord. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

"Le temps qui passe ne fait qu'éroder cet outil de production. Il y a un vrai souci de productivité, de rentabilité, et comme c'est un dossier politique, et qu'on ne veut pas voir Ascoval fermer, les pouvoirs publics mouillent la chemise."

"Ce sont de longues agonies qu'on organise"

"Est-ce que cela va suffire ? Moi je ne crois pas, je crois que ce sont de longues agonies qu'on organise", s'inquiète Emmanuelle Auriol, membre du Cercle des économistes, invitée ce mercredi sur franceinfo. L'acérie Ascoval, à Saint-Saulve (Nord), doit être reprise par British Steel, mais le sidérurgiste britannique est en difficultés financières. La professeure à la Toulouse School of Economics estime que "l'avenir de l'aciérie est malheureusement compromis depuis très longtemps". "Cette histoire date de 2015, à l'époque où Emmanuel Macron était ministre de l'Économie, c'est là que l'on a connu les premières difficultés, poursuit l'économiste. Et puis il y a eu une valse des repreneurs, les déconvenues qu'on a connues avec Altifor qui s'est défaussé au dernier moment."

Je crois que la question qui se pose fondamentalement, c'est celle de la viabilité de cet outil de production.

Emmanuelle Auriol

à franceinfo

"Je comprends tout à fait la colère des syndicalistes et des salariés, ça fait cinq ans qu'on les balade. Cette entreprise, elle a des vraies difficultés. C'est un dossier qui est éminemment politique puisqu'Emmanuel Macron s'était engagé à l'époque à ce que cela ne ferme pas. Mais le temps passe, et il n'y a pas de carnet de commandes rempli. Et toutes ces années qui sont passées sans investissement majeur, sans restructurations, ne contribuent pas à en faire un outil de production performant", ajoute l'économiste.

La presse britannique évoque le risque de faillite de British Steel, ce qui renforce le pessimisme d'Emmanuelle Auriol. "Si elle est au bord de la faillite, je pense qu'il y a vraiment de quoi être inquiet sur la survie de l'aciérie de Saint-Saulve. Ils essaient d'obtenir des subventions en Angleterre, mais il y a 5 000 emplois qui sont menacés là-bas. Donc on va voir ce qu'il se passe, mais si ça se passe mal en Angleterre, ça ne va pas être bon pour la France", estime-t-elle.

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